Le conclave appelé à désigner le successeur du pape François s’est ouvert ce mercredi 7 mai à Rome, dans la chapelle Sixtine. Il réunit 133 cardinaux-électeurs âgés en moyenne de 70 ans, dont 108 ont été créés par François lui-même. Ce chiffre souligne l’empreinte décisive laissée par le pape argentin sur le collège cardinalice, qu’il a profondément renouvelé au cours de ses onze années de pontificat.
L’élection, qui s’annonce cruciale pour l’avenir de l’Église catholique, ne mobilise que les cardinaux de moins de 80 ans, conformément aux règles en vigueur. Deux cardinaux en âge de voter – John Njue (Kenya) et Antonio Cañizares Llovera (Espagne) – se sont retirés pour raisons de santé. Le nombre total de cardinaux inéligibles s’élève à 117.
Une Église moins eurocentrée, mais l’Europe reste dominante
Si l’Europe reste la zone la plus représentée avec 52 cardinaux (soit 39 % des votants), elle est en recul par rapport à 2013, où elle comptait encore pour plus de la moitié des suffrages. L’Italie aligne 17 électeurs, suivie des États-Unis (10) et du Brésil (7). La France comptera cinq cardinaux dans la chapelle Sixtine. L’Argentine, patrie de François, sera représentée par quatre électeurs, tout comme l’Espagne, l’Inde, le Canada, la Pologne et le Portugal. La Belgique enverra deux cardinaux : le cardinal Jozef De Kesel, archevêque émérite de Malines-Bruxelles, et Mgr Dominique Mathieu, archevêque de Téhéran-Ispahan.
L’Asie devient le deuxième continent le plus représenté (23 cardinaux), devant l’Amérique latine et centrale (21), l’Afrique (17), l’Amérique du Nord (16) et l’Océanie (4). À noter : la Côte d’Ivoire est le seul pays africain à avoir deux représentants. En tout, 69 pays seront représentés, en plus du patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa.
Un conclave façonné par François
La composition du collège électoral reflète la vision de François : moins eurocentrée, plus tournée vers le Sud global et soucieuse de diversité. Sur les 133 cardinaux-électeurs, 108 ont été créés par François, contre 20 par Benoît XVI et seulement 5 par Jean-Paul II. Cela rend peu probable l’élection d’un pape en rupture avec l’actuel pontificat.
Le doyen du conclave, Carlos Osoro Sierra (Espagne), aura 80 ans le 16 mai. Le benjamin, l’archevêque de Melbourne Mykola Bychok (Australie), a tout juste 45 ans. Reste à savoir si le prochain pape viendra d’un pays non européen ou si l’Église choisira, une fois encore, l’expérience et la prudence. Le secret du vote, lui, demeure absolu.
La Rédaction
(Photo : Stefano Costantino/SOPA Images via ZUMA Press Wire)