Donald Trump a lancé ce mardi sa tournée dans le Golfe en annonçant deux « coups » : la levée prochaine des sanctions américaines contre la Syrie, et un engagement financier colossal de l’Arabie Saoudite à investir 600 milliards de dollars sur le territoire américain.
Les annonces d’hier, consécutives à la visite du président américain à Riyad, sont accompagnées d’un contrat d’armement de 142 milliards de dollars entre les deux pays, dont on estime qu’il est le plus important jamais signé en matière de défense dans l’histoire des Etats-Unis. Le président américain a fait cette annonce dans le cadre d’un forum d’investissement tenu à Riyad, première étape d’un déplacement à dominante économique dans la région.
Les Etats-Unis ont par ailleurs décidé de lever les sanctions qui avaient été imposées à la Syrie, marquant un tournant majeur dans la politique étrangère américaine. Depuis 1979, Washington considérait Damas comme un État soutenant le terrorisme. Les sanctions avaient été renforcées à plusieurs reprises, notamment après le déclenchement de la guerre civile en 2011. Mais la donne a changé : en décembre dernier, l’ancien président Bachar al-Assad, soutenu par la Russie, a été renversé par une coalition de rebelles dirigée par Ahmed al-Sharaa, désormais au pouvoir, et dont la France aussi a jugé qu’il constituait un interlocuteur « crédible » malgré des accusations d’exactions contre les minorités religieuses. Donald Trump a ainsi estimé qu’il était « temps pour la Syrie d’ouvrir une nouvelle page ». La diplomatie syrienne a immédiatement salué cette évolution, qualifiant cette décision de « nouveau départ » pour le reconstruction du pays.
Un partenariat renforcé
Outre le dossier syrien, les échanges entre Trump et Mohammed ben Salmane ont débouché sur un large accord bilatéral couvrant les secteurs de la défense, de l’énergie, des mines et des infrastructures. L’entente inclut des contrats avec plus d’une douzaine d’entreprises américaines, dans des domaines allant de la défense antimissile à la cybersécurité, en passant par l’aéronautique et les communications. Il n’a pas été confirmé si la vente d’avions furtifs F-35 faisait partie du contrat, mais selon des sources proches du dossier, des discussions sont en cours. Le prince héritier saoudien a par ailleurs affirmé que l’ensemble de ces accords financiers pourrait s’élever à 1.000 milliards de dollars dans les prochains mois.
Ce renforcement des liens stratégiques entre Riyad et Washington survient malgré les tensions qui ont marqué les relations bilatérales ces dernières années, notamment après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018. Les services de renseignement américains avaient alors conclu que le prince héritier avait donné son feu vert à l’opération, ce que Riyad a toujours nié. Donald Trump n’a visiblement pas fait de cas particulier de cette affaire, préférant qualifier le prince de « formidable » et affirmant « vraiment (croire) que nous nous apprécions beaucoup ».
Les affaires continuent
Cette tournée dans le Golfe – qui mènera le président américain au Qatar puis aux Émirats Arabes Unis jeudi – a pour but de favoriser l’investissement économique vers les Etats-Unis, reléguant les sujets sécuritaires au second plan. Donald Trump est ainsi accompagné dans ses pérégrinations par Elon Musk, le patron de Tesla, Sam Altman (OpenAI) et Larry Fink, patron du fonds d’investissement Blackrock.
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