Le policier placé sous mandat d’arrêt après la course-poursuite ayant coûté la vie à Fabian, 11 ans, à Ganshoren, est accusé d’entrave malveillante à la circulation. Une qualification jugée disproportionnée par ses avocats, Mes Sven Mary et Maxime Lauria, qui dénoncent aussi sa privation de liberté, même sous surveillance électronique.
« Notre client a été placé en détention préventive sous prétexte d’une “nécessité absolue pour la sécurité publique”, explique Me Mary. Il s’agit pourtant d’un agent qui effectue quotidiennement quatre heures de trajet aller-retour pour exercer ses fonctions. En quoi représenterait-il un danger ? », interroge-t-il.
Les avocats critiquent également la manière dont les faits ont été qualifiés. « Ce jour-là, les policiers avaient pour instruction de contrôler de manière proactive les trottinettes électriques, responsables de nombreux accidents. Trois jeunes ont été repérés. L’un s’est immédiatement arrêté, un autre a bifurqué dans une ruelle impraticable, le troisième a pris la fuite. Les policiers auraient-ils dû abandonner la poursuite dès la première infraction constatée ? N’est-il pas plus logique de s’arrêter quand la police le demande ? », soulignent-ils.
La défense s’en prend aussi à la communication du parquet de Bruxelles. « Lors de sa conférence de presse, le procureur du Roi a donné des éléments — vitesse du véhicule, usage du gyrophare — qui semblent reposer sur un simple entretien téléphonique avec l’expert. Nous n’avons pour l’instant ni accès au rapport, ni possibilité de vérifier ces affirmations », regrettent les avocats.
La rédaction
(BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE)