L’animateur et producteur Thierry Ardisson s’est éteint à l’âge de 76 ans, des suites d’un cancer du foie. Figure singulière du paysage audiovisuel français, il aura marqué la télévision de son empreinte : une silhouette toujours vêtue de noir, un goût prononcé pour la provocation maîtrisée, et une vision résolument « d’auteur » du petit écran.
Ultime pied de nez à l’histoire : ce royaliste affirmé s’est éteint le 14 juillet. Comme s’il avait soigné sa mort dans les plus intimes détails. Publicitaire de formation, Thierry Ardisson débarque sur le petit écran dans les années 1980. D’abord sur TF1, en 1985, puis sur ce qui s’appelait encore Antenne 2, à partir de 1988. Avec Lunettes noires pour nuits blanches, il impose un style inédit : élégant, décadré, cultivé et insolent.
Le succès populaire vient au tournant des années 2000 avec Tout le monde en parle, talk-show devenu culte, où se croisent intellectuels, politiques, chanteurs et marginaux. Accompagné par les vannes de son comparse Laurent Baffie, Ardisson y affine son art de l’interview : une mécanique millimétrée, des questions abruptes, et un montage ciselé (« Magnéto Serge ! ») qu’il revendique comme une part intégrante de sa signature.
La religion comme une stabilité
Au-delà du provocateur médiatique, Thierry Ardisson était aussi un homme de convictions. Chrétien assumé, il évoquait volontiers la foi comme une source de stabilité, notamment après avoir vaincu certaines addictions (à l’héroïne, notamment). Dans une interview à Télérama en 2002, il se définissait comme un « chrétien de gauche ». Une foi discrète mais réelle, à rebours des stéréotypes que son image publique pouvait véhiculer.
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