Ce lundi, Yvan Verougstraete, président des Engagés, se lance dans une mission de « facilitation » pour tenter de dénouer la plus longue crise politique de l’histoire de la Région bruxelloise.
Officiellement, ce sont trois partis flamands — Groen, Vooruit et le CD&V — qui l’ont sollicité. Mais en coulisses, l’initiative viendrait surtout des Engagés eux-mêmes, lassés de voir les négociations tourner à vide depuis l’échec du MR début juillet. Depuis, les libéraux francophones n’ont rien proposé de concret, tout en refusant de céder la main, craignant sans doute de perdre définitivement le contrôle du jeu. Convaincus qu’il fallait changer de méthode, les Engagés se sont rapprochés des partis flamands pour relancer le processus, en promettant par avance qu’ils ne revendiqueraient pas la ministre-présidence, même si l’initiative de leur chef devait aboutir.
Des bilatérales dès ce lundi
M. Verougstraete a invité tous les partis démocratiques bruxellois à des rencontres bilatérales. Son entourage affirme que « nombreux » sont ceux qui ont déjà répondu présent, sans préciser lesquels. Il est toutefois difficile d’imaginer que le MR et le PS, les deux principales forces de la Région, déclinent le rendez-vous, même s’ils n’ont pas été associés à la démarche.
Objectif affiché : d’abord mesurer les gestes que chaque formation est prête à poser pour sortir de l’impasse. « Ce n’est qu’en faisant chacun un effort qu’on pourra y arriver », plaide-t-on chez les Engagés. Ensuite, mettre à jour la position de chacun sur les dossiers sensibles, histoire de savoir si le terrain a bougé depuis le début de l’été.
Un calendrier serré
Ces consultations devraient s’achever mercredi. Yvan Verougstraete présentera alors une « note de base » esquissant les grands objectifs communs, une « nouvelle ambition pour la Région » et quelques points d’équilibre sur les sujets de discorde. La président des Engagés se dit confiant et fixe déjà un horizon : le 15 septembre, date de la rentrée parlementaire. Après quatorze mois de blocage, les Bruxellois n’ont guère d’autre choix que d’espérer. Mais beaucoup redoutent déjà que ce nouvel élan se heurte au même mur que les précédents.
La rédaction, avec Maxence Dozin
(BELGA PHOTO MARIUS BURGELMAN)