La mort de Raphaël Graven, plus connu sous son pseudonyme de streamer Jean Pormanove, lors d’un direct sur la plateforme Kick, marque un tournant dans la prise de conscience des dérives de ce réseau. Devant plusieurs milliers de spectateurs, le quadragénaire, victime de violences, de tortures et d’humiliations répétées en ligne, est décédé après des centaines d’heures de diffusion. Un drame glaçant qui révèle la passivité des autorités françaises face à une plate-forme déjà largement pointée du doigt.
Car ce n’est pas la première fois que Kick est dénoncée. Médiapart avait dès décembre 2024 documenté ses dérives, allant jusqu’à mettre en lumière des vidéos de violences et de provocations extrêmes, tolérées par la direction. Mais ces avertissements sont restés sans effet : ni l’Arcom, l’autorité censée réguler l’audiovisuel et le numérique, ni le gouvernement n’ont pris de mesures concrètes. Résultat : un espace numérique où le pire a prospéré, jusqu’à l’irréparable.
Kick, créée fin 2022 par les fondateurs du site de paris en ligne Stake, s’est construite sur un positionnement clair : attirer les créateurs de contenus bannis de Twitch ou bridés par YouTube grâce à une modération minimaliste et une rémunération très généreuse. La plateforme tolère des contenus que ses concurrents censurent : jeux d’argent, images sexuelles explicites, discours extrêmes, mises en scène violentes. De quoi séduire une partie des créateurs les plus controversés et gonfler son audience, en forte hausse depuis 2023.
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