The Free Press, média américain indépendant fondée il y a deux ans par une ancienne collaboratrice du New York Times, alerte, avec en toile de fond la question d’un « génocide » supposé à Gaza, sur la façon dont l’Association Internationale des spécialistes sur le génocide (IAGS), organisation apparemment peu scrupuleuse en termes d’éthique de travail, est parvenue à faire relayer ses avis par nombre de médias de référence, notamment avec des chiffres tronqués d’un plébiscite interne ou d’une base d’adhérents dont un cinquième provient du même pays : l’Irak.
Cette semaine, comme le relaye The Free Press, l’Association Internationale des spécialistes sur le génocide (IAGS), a adopté une résolution accusant Israël de commettre un génocide à Gaza. Elle n’est pas la première à exprimer cette opinion. Mais bien qu’il existe, même en Israël, des personnalités relayant cette accusation, cette affirmation semble ne pas faire l’unanimité dans les cercles universitaires, politiques, ou médiatiques. Mais, passé la question de la pertinence de cette accusation – le fond du sujet n’est pas là, elle semble aujourd’hui être devenue davantage qu’un postulat pour une grande partie de la presse internationale. Cette même presse, lorsque le postulat devient parti pris, cherche en toute logique à relayer l’avis d’experts pour corroborer ses affirmations. Ceci lorsque les choses ne fonctionnent pas dans l’autre sens : des organisations partisanes, composées d’experts autoproclamés, émettent des rapports qu’elles tentent ensuite de propager au sein de la sphère des médias ou de la politique. L’histoire ne dit pas si le relais médiatique dont a bénéficié le rapport de l’IAGS trouve son origine dans la volonté des médias de soutenir leur thèse ou dans l’empressement de l’organisation à diffuser son rapport.
Une déferlante de reprises dans les médias
Il n’empêche : The Free Press s’est ainsi intéressée de près à la dite-organisation, qui se vantait donc d’avoir, à l’issue d’un référendum interne, établi un rapport qualifiant de « génocide » l’intervention de l’armée israélienne à Gaza. Ce rapport a été relayé par de grands noms de la presse internationale, de la BBC au Guardian en passant par le Washington Post ou, dans le monde francophone, de TV5 Monde (par ailleurs erronément revendiqué comme Le Monde sur les réseaux sociaux de l’IAGS). Première trouvaille de The Free Press. : l’adhésion à l’organisation ne requiert qu’un formulaire et une cotisation de 30 dollars – des profils « bidons » d’experts peuvent être ainsi créés de toutes pièces (les journalistes du média américain s’y sont essayés avec succès). Par ailleurs, sur 500 membres revendiqués par l’IAGS, 80 sont basés en Irak, pays, comme le rappelle The Free Press, « sans véritable tradition académique sur le sujet (du génocide) », et seuls 108 membres ont voté pour la résolution – à peine 22 % de l’association, contrairement aux 90% de membres annoncés par ses soins.
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