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Syrie : un musée virtuel pour rappeler l’enfer des prisons du régime Assad

par Rédaction

Une organisation syrienne vient de lancer le « Syria Prisons Museum », un espace virtuel retraçant les souffrances des détenus politiques dans les geôles syriennes, utilisées pendant des décennies par le régime Assad pour faire taire toute opposition.

Accessible en ligne, ce musée propose des visites 3D de centres de détention, des témoignages d’anciens prisonniers, ainsi que des études et enquêtes sur le système carcéral syrien. « Le musée cherche à préserver la mémoire sombre de la Syrie, associée à la violence, aux meurtres et aux prisons », a expliqué son fondateur, Amer Matar, lors de l’inauguration organisée au musée national de Damas.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de deux millions de Syriens ont été emprisonnés au cours des cinquante ans de dictature du clan Assad, dont la moitié après les manifestations pacifiques de 2011, brutalement réprimées et à l’origine de quatorze années de guerre civile. L’OSDH estime qu’au moins 200.000 détenus ont péri en prison, exécutés ou morts sous la torture. Amnesty International avait qualifié la prison de Saydnaya, près de Damas, d’« abattoir humain », symbole de cette répression.

La « Prisons Museum Foundation » s’appuie sur une méthodologie amorcée en 2017, lorsqu’elle avait commencé à documenter les pratiques carcérales de l’organisation État islamique dans les territoires qu’elle contrôlait. Après la chute de Bachar al-Assad en décembre 2024, renversé par une coalition islamiste, l’organisation a élargi son travail avec des partenaires syriens et internationaux spécialisés dans la justice pénale et la recherche des disparus.

« Nous avions peur que ces prisons soient détruites avant d’être documentées. Jusqu’à présent, nous avons pu en visiter soixante-dix », précise Amer Matar. L’objectif, soulignent les organisateurs, est clair : honorer les victimes, porter la voix des survivants et rassembler des preuves afin que les responsables puissent être jugés.

La rédaction

(Hans Lucas via AFP)

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