L’ancien formateur David Leisterh (MR) se propose de réunir six partis autour de la table, mais sans le pour boucler un budget ambitieux, destiné à économiser un milliard d’euros par an. Côté francophone, PS, MR et Engagés sont conviés. Le CD&V manque à l’appel côté néerlandophone. Fort de garanties suffisantes, Frédéric De Gucht serait prêt à avancer sans la N-VA.
Ce vendredi matin, le président du MR bruxellois, David Leisterh, a diffusé un communiqué de presse qui esquisse une possible piste de déblocage. « Compte tenu de la situation budgétaire dramatique de la Région bruxelloise et du blocage politique persistant, le MR invite les trois premiers partis démocratiques francophones (MR, PS, Les Engagés) ainsi que les trois partis néerlandophones du gouvernement sortant en affaires courantes (Groen, Open VLD, Vooruit) à négocier un budget pluriannuel pour la Région capitale », écrit-il. Cette invitation est faite, précise-t-il, « dans l’attente de l’établissement d’une majorité néerlandophone ».
Le libéral fixe des objectifs chiffrés clairs : réduire drastiquement le déficit régional, qui avoisine 1,5 milliard d’euros par an, pour le ramener autour de 500 millions d’ici la fin de la législature.
Un milliard d’économies à trouver
« Ce budget devra répondre, non par choix idéologique mais par nécessité économique, à l’impératif de réduire le déficit d’un milliard d’euros d’ici 2029 », poursuit Leisterh. Pour y parvenir : des économies structurelles sur les dépenses courantes et d’investissement, une optimisation des recettes fiscales, mais « sans impôt nouveau sur les ménages ni sur le tissu économique bruxellois ». Le MR n’a pas souhaité commenter davantage, afin de « préserver les chances de succès », relate La Libre Belgique.
Concrètement, les discussions doivent s’ouvrir à six partis – sans le CD&V. Cette configuration permet une majorité absolue côté francophone, mais pas du côté néerlandophone, où un siège fait défaut (celui du CD&V) pour constituer un gouvernement de plein exercice. Le MR et Les Engagés estiment toutefois que si les négociations budgétaires progressent, le siège manquant pourra être trouvé, ouvrant la voie à une coalition stable.
Convaincre l’Open VLD
L’absence du CD&V, mais aussi la perspective d’engagements budgétaires fermes, pourraient suffire à convaincre l’Open VLD de se rallier. « Le fait d’avoir pour la première fois un montant clair, et assez important, qui permette de réduire visiblement le déficit sous cette législature, cela change la donne », confie une source libérale flamande. Pour le MR, la présence des libéraux flamands est stratégique, afin de renforcer le camp de la rigueur budgétaire.
Désormais, les négociations budgétaires peuvent s’ouvrir. Reste à savoir si elles déboucheront sur un véritable accord de gouvernement.
Maxence Dozin, avec rédaction
(BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK)