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Le cri « Palestine libre » est devenu un bouclier politique et un commerce idéologique (Carte blanche)

par Contribution Externe

Une carte blanche de Mélissa Amirkhizy, Conseillère communale MR à Ganshoren

Dans ce monde retourné, l’injustice porte la couronne.
Les bourreaux s’avancent drapés d’étendards, le mot “Palestine” sur les lèvres, et leurs mains dégoulinent d’enfants, de prisons, de rêves arrachés.
Le mal a appris la langue des vertus, et chaque slogan devient un encens pour couvrir l’odeur du sang.

En 1978, la République islamique d’Iran est née avec un slogan : “Libérer la Palestine.”
Elle s’est imposée sous ce cri et, dès le départ, elle a bénéficié de l’admiration et du soutien d’une partie de la gauche et de l’extrême gauche occidentale, fascinées par l’image d’une révolution anti-impérialiste.
Sous cette bannière, elle a pendu, exécuté, réduit au silence.
Elle a étendu ses tentacules dans toute la région :
– Au Yémen, famine et cadavres d’enfants sur les routes.
– En Syrie, prisons, hangars et gazages ; 1 500 enfants asphyxiés dans l’ombre, fosses communes creusées à la hâte, populations entières enterrées vivantes.
– Au Liban, milices et proxys de mort.

Et partout, un silence complice

Sous ces slogans, des pays entiers s’effondrent dans l’ombre.
Au Yémen, des villes sans lumière ni eau, les enfants suffoquent de faim.
En Syrie, des prisons et des hangars où l’air sent le gaz, des corps disparaissent dans des fosses communes. Des femmes brisées, pliées sous la peur, comme des branches mortes sous un vent trop fort. Des peuples entiers enterrés vivants dans le silence — un silence gardé comme un secret honteux par ceux qui savent et se taisent.
Et pourtant le monde applaudit, parce qu’un mot sacré circule comme une pièce d’or : Palestine.
Ce mot est devenu un masque, un talisman, un marché.
Il est devenu le business des dirigeants politiques de la gauche occidentale, transformé en instrument de communication et en bouclier humain pour gagner des électeurs, un drapeau sous lequel ils cachent leurs renoncements, leurs contradictions et leurs hypocrisies. Dans les coulisses des partis, on parle stratégie, sondages et storytelling, pendant que sur le terrain, la violence continue.

Pendant des années, Hamas a étranglé ses propres frères.
Assassinats, tortures, terreur — et toujours le même silence.
Ces crimes ont commencé il y a longtemps, mais ils n’ont jamais cessé : ils se prolongent encore aujourd’hui, laissant des cicatrices béantes ; l’ombre de cette violence continue de s’étendre et d’étouffer des vies.

Le 7 octobre n’est pas tombé du ciel.
Il était planifié depuis des années par la République islamique, nourri de cette haine tenace contre les Juifs, orchestré dans l’ombre comme un long travail de sape et de sang.

Et un jour, l’impensable : un ancien dirigeant d’Al-Qaïda, visage des attentats et du terrorisme mondial, devient le chef autoproclamé des Syriens « libres ».
En peu de temps, il a massacré, exécuté, persécuté les minorités, mais aujourd’hui les dirigeants occidentaux lui serrent la main et lui pardonnent des milliers de vies perdues… parce qu’il prononce les bons mots : « Palestine libre ».
Les victimes, elles, disparaissent dans l’oubli, comme effacées des cartes et des consciences.

Et même chez nous, les héritiers d’un antifascisme ancien rejouent la scène à l’envers.
Ils cassent, brûlent, menacent, intimident. Au nom d’une cause qu’ils croient pure, ils empruntent les gestes, la rage, la rhétorique des fascistes qu’ils prétendent combattre.
Dans les rues, les cortèges “pro-palestiniens” et “antifas” se confondent parfois avec les mirages qu’ils dénoncent : mêmes visages fermés, mêmes poings levés, mêmes méthodes d’exclusion, d’humiliation et de peur.

Tout est inversé.
Les victimes se dissolvent dans le noir, leurs noms sont avalés par des slogans.
Les bourreaux brillent comme des idoles.
La morale est une lampe cassée.
La justice est un rideau de théâtre.

Sous nos pieds, la terre est pleine de cendres, de cris et d’os.
Un jour, pourtant, les slogans tomberont comme des feuilles mortes.
Alors le vent des charniers soufflera, apportant l’odeur d’un autre monde, celui où il faudra compter les morts, tous les morts, et regarder leurs yeux ouverts dans l’obscurité.

Mélissa Amirkhizy, Conseillère communale MR à Ganshoren
(Photo Felice Rosa / Hans Lucas via AFP : manifestation pro-palestinienne à Marseille, 25 février 2025)

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