Alors que le conclave budgétaire fédéral a commencé ce lundi, procéder à des économies budgétaires est devenu un impératif pour le gouvernement fédéral belge. Pourtant, à chaque cycle politique, l’exercice se heurte à des obstacles presque insurmontables. La dette publique dépasse les 100 % du PIB, le déficit structurel inquiète la Commission européenne, mais réduire la dépense – ou augmenter les recettes –, continue à diviser, comme en témoigne hier la sortie de Conner Rousseau, désireux de trouver un milliard chez les plus riches, proportion vite balayée par le MR. L’arithmétique budgétaire se confronte en permanence à la réalité politique d’un pays fédéral, fragmenté et attaché à son État social.
La Belgique consacre plus de la moitié de sa richesse nationale à la dépense publique. Elle se situe ainsi parmi les pays les plus dépensiers d’Europe, derrière la France mais bien au-dessus de l’Allemagne ou des Pays-Bas. Ces chiffres ne sont pas le fruit d’une dérive récente, mais l’héritage d’une histoire sociale et institutionnelle.
L’État-providence, construit après la Seconde Guerre mondiale, reste l’un des plus généreux d’Europe : pensions, allocations chômage, remboursements de soins de santé, indemnités diverses. À cela s’ajoute la complexité institutionnelle issue des réformes de l’État. La coexistence d’un État fédéral, de trois Régions, de trois Communautés, de dix provinces et de 581 communes engendre des structures redondantes, ce dont se plaignent plusieurs partis politiques, à gauche comme à droite. Dans certains domaines – emploi, énergie, environnement – plusieurs niveaux de pouvoir interviennent, multipliant les coûts.
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