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Zelensky mise sur Raytheon et Trump pour renforcer la défense de l’Ukraine

par Rédaction

À Washington, le président ukrainien a annoncé avoir rencontré les dirigeants du géant américain Raytheon, fabricant des missiles Patriot et Tomahawk, avant un entretien très attendu avec Donald Trump. Objectif : obtenir une aide militaire renforcée et amorcer une coopération industrielle entre Kyiv et les États-Unis.

Avant d’être reçu vendredi à la Maison-Blanche par le président Donald Trump, le président ukrainien a rencontré à Washington les dirigeants du groupe Raytheon, fabricant des systèmes de défense Patriot et des missiles de croisière Tomahawk. Deux armes au cœur de ses demandes depuis le début de la guerre déclenchée par la Russie.

« Nous avons discuté de la capacité de production de Raytheon, des voies possibles de coopération pour renforcer la défense anti-aérienne de l’Ukraine et ses capacités longue portée, ainsi que de la perspective d’une production conjointe », a détaillé Zelensky sur le réseau X.

Selon plusieurs sources à Kyiv, une délégation gouvernementale a aussi rencontré Lockheed Martin, autre géant américain de l’armement. L’objectif : bâtir un partenariat industriel durable pour produire sur le sol ukrainien des composants de défense stratégique.

Un contexte militaire explosif

Cette visite intervient alors que la Russie multiplie les frappes massives sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes. Dans la nuit de jeudi à vendredi, plusieurs attaques ont visé la station de gaz de Shebelinka, près de Kharkiv, provoquant de nouvelles coupures d’électricité dans le pays. Kyiv a riposté en frappant des installations militaires en Crimée.


Le président ukrainien espère que la perspective de recevoir des missiles Tomahawk, capables d’atteindre des cibles à plus de 1 000 kilomètres, changera le rapport de forces. Mais Washington reste prudent. Selon le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, toute décision dépendra de l’évolution du front et des discussions de paix à venir. « Si la Russie poursuit son agression, elle en paiera le prix », a-t-il prévenu.

Des signaux politiques ambigus à Washington

Cette troisième rencontre entre Trump et Zelensky depuis le début du mandat du président républicain est décisive. Donald Trump, qui souhaite se poser en médiateur du conflit, a annoncé dans le même temps une prochaine rencontre avec Vladimir Poutine à Budapest, sous l’égide du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
Pour Kyiv, ce double calendrier est perçu comme une opportunité autant qu’un risque. « Zelensky veut que l’Amérique garde la main, pas qu’elle lâche prise au nom d’un deal prématuré », commente un diplomate européen cité par Reuters.

Moscou, de son côté, a déjà dénoncé une « escalade » si les États-Unis transféraient des Tomahawk à l’Ukraine, estimant qu’il s’agirait d’une « menace stratégique ». Le Kremlin a prévenu que de telles livraisons « compromettraient durablement » les relations entre Washington et Moscou.

Une coopération industrielle en ligne de mire

Derrière l’urgence militaire, Zelensky mise aussi sur une alliance industrielle durable. Depuis plusieurs mois, Kyiv plaide pour la création de chaînes de production communes avec les industriels américains et européens.

Selon l’agence AP, Raytheon et Lockheed Martin étudient la possibilité d’installer des unités d’assemblage en Ukraine pour les systèmes Patriot et HIMARS, afin d’alléger la dépendance logistique du pays et de renforcer sa résilience à long terme.

En parallèle, Kyiv pousse ses partenaires européens à autoriser l’utilisation des avoirs russes gelés pour financer ces investissements. Une idée désormais soutenue à Bruxelles, mais encore freinée par Berlin et Paris.

Entre dissuasion et diplomatie

L’entretien Trump–Zelensky pourrait déboucher sur une annonce symbolique : un engagement à fournir de nouveaux systèmes de défense aérienne, sans aller jusqu’au transfert de missiles Tomahawk. L’administration américaine veut éviter d’envenimer la situation avant le sommet Trump–Poutine prévu dans quelques jours.

La Rédaction

(Credit Image: © Thomas Krych/ZUMA Press Wire)

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