21News : Parlons de votre « conflit » avec la RTBF. Vous avez participé ce mercredi au débat des présidents, mais vous avez réclamé un audit. Est-ce qu’à un moment donné, il ne faut pas tourner la page de cette polémique?
Georges-Louis Bouchez : Ce n’est pas une polémique. Il y a des fautes extrêmement graves. Et comme toujours, pour des faits parfois plus mineurs, il n’y a même pas de reconnaissance de la faute. Ici, je pense qu’il est grand temps de rappeler la déontologie journalistique. Parce que cela s’inscrit dans un contexte global. Depuis les élections, je suis devenu une cible évidente. On légitime le fait que je sois une cible parce que j’aurais un discours « clivant ». Mais en fait, je suis juste de droite. Et rien ne justifie de devenir une cible parce qu’on assume ses positions. Est-ce qu’on considère qu’Hedebouw doit être une cible parce qu’il est à gauche ? Ou Magnette, qui a dérivé à l’extrême gauche ? Donc ce n’est pas l’incident en lui-même, c’est une question de principe.
« La liberté de la presse, oui. L’immunité absolue, non. Toute liberté s’accompagne d’une responsabilité. »
21News : Que reprochez-vous concrètement à la RTBF ?
Georges-Louis Bouchez : Premier aspect : la neutralité journalistique est en cause. Deuxième aspect : les journalistes doivent comprendre leur responsabilité. Ils ne peuvent pas accuser n’importe qui, de n’importe quoi, n’importe comment. Cela fait 20 ans que je consacre ma vie à la politique. Parfois moins intensément, parfois totalement comme aujourd’hui. Et un article à la con, faux, peut tout faire basculer. Ils doivent prendre conscience de ça. Troisième aspect, le plus grave, : l’absence de réaction de la direction de la RTBF. On en est là à cause de la direction.
« Ce que je ne pardonne pas, ce n’est pas les attaques. C’est qu’on m’ait volé du temps avec mon fils. »
21News : Il y a quand même plusieurs expressions de la direction et du Conseil d’administration de la RTBF sur cette affaire ?
Georges-Louis Bouchez : Je n’ai même pas reçu un message du directeur de l’info ou du directeur général. Ça montre un manque total de respect. Je ne suis pas plus important qu’un autre. Mais ma fonction m’amène à être le président du premier parti francophone. Jamais ils n’auraient eu le même comportement avec le président du PS. Jamais. À la RTBF, comme dans d’autres organes para-publics, on considère que la première place du MR n’est qu’un mauvais moment à passer et que le PS reviendra, et là, on remettra la maison en ordre. D’autant plus que les journalistes qui sontà l’origine de l’article et à l’origine de la fuite de la conversation téléphonique … sont clairement identifiés. L’un est proche du PS. L’autre a travaillé pour un ministre qui n’est pas de ma couleur.
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