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Droits d’enregistrement : désaccord entre Thomas Dermine et Adrien Dolimont sur la réforme

par H. DB
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Un échange sur X a opposé ce jeudi Thomas Dermine (PS) et Adrien Dolimont (MR) sur la réforme des droits d’enregistrement en Wallonie. En jeu : l’impact réel de cette mesure censée faciliter l’accès à la propriété pour les jeunes acheteurs.

Le bourgmestre socialiste de Charleroi a dénoncé sur X une réforme qu’il juge contre-productive : « Le prix des maisons en Wallonie grimpe de 13 %, soit exactement le taux des droits d’enregistrement avant réforme. On aurait voulu filer 300 millions € aux propriétaires, on ne s’y serait pas pris autrement. »

Selon Dermine, la baisse du taux d’enregistrement des biens de 12,5 % à 3 %, assortie d’exemptions renforcées pour les primo-acquéreurs, aurait donc été intégralement absorbée par une hausse des prix.
Autrement dit, les vendeurs auraient ajusté leurs prix à la hausse, neutralisant l’avantage fiscal censé bénéficier aux jeunes ménages.
Le socialiste y voit une mesure socialement injuste, profitable avant tout aux propriétaires déjà installés : « L’objectif de renforcer l’accès à la primo-propriété est complètement loupé. »

Dolimont défend une réforme “efficace et ciblée”

Le ministre-président de la Région wallonne Adrien Dolimont, porteur de la réforme, récuse cette interprétation. Il rappelle d’abord que le chiffre de 13 % provient du baromètre des notaires, qui mesure le prix médian des ventes : « Ces chiffres agrègent des biens de qualité différente – mieux isolés, mieux situés – et ne reflètent pas l’évolution à bien comparable. »

Dolimont invoque l’indicateur d’Immoweb, qui suit les prix à caractéristiques égales : la hausse y serait limitée à 3,8 %, « beaucoup plus mesurée ».
Il ajoute que la réforme a permis de mobiliser moins de fonds propres à l’achat, donc de favoriser la primo-accession : la part des acheteurs de 18 à 25 ans est passée, dit-il, de 8 % en 2021 à 22 % en 2025.
« Le but était de redynamiser le marché en passant d’un avantage à la possession vers un avantage à l’acquisition – et cela a fonctionné », conclut-il.

Un clivage idéologique classique

Cet échange illustre deux visions économiques. Pour le PS, une baisse de taxe sur un marché tendu profiterait aux détenteurs de patrimoine ; pas pour le MR, selon qui elle libèrerait le marché et soutiendrait la jeunesse primo-acquérante.

Au-delà des coups de chiffres, ce débat montre que la bataille politique autour du logement reste l’une des plus sensibles en Wallonie, entre équité sociale et dynamique du marché.

HdB

(Photo Belgaimage)

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