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Argentine : le pari gagnant de Milei

par Harrison du Bus
(Photo by Roberto Monaldo / LaPresse/Sipa USA)

En remportant contre toute attente les élections législatives argentines de mi-mandat, le président Javier Milei renforce sa position politique pour poursuivre ses réformes libérales. Sa promesse de contrer l’inflation, tenue et en un temps record, a transformé la douleur de l’austérité en succès électoral. Soutenu par Washington et salué par les marchés, le président argentin ouvre une nouvelle séquence de pouvoir — risquée mais inédite.

Milei voulait transformer un scrutin de mi-mandat en référendum sur sa politique de choc. Le pari est gagné. Son parti La Libertad Avanza a recueilli environ 41 % des suffrages, contre 32 % pour l’alliance péroniste Fuerza Patria, consolidant sa place de première force politique du pays. La participation, autour de 68 %, est la plus basse depuis le retour de la démocratie en 1983 — signe d’un électorat démobilisé mais d’un socle mileiste résolu.

Cette victoire permet au chef de l’État de tripler sa base parlementaire : près de 100 députés sur 257 et une vingtaine de sénateurs, sans toutefois atteindre de majorité absolue. Ce gain lui offre un pouvoir de blocage et une légitimité renouvelée pour négocier les réformes sociales, fiscales et du travail promises, avant la fin du mandat. « Aujourd’hui est un jour historique : le peuple argentin a décidé de laisser derrière lui cent ans de décadence », a lancé Milei à ses partisans rassemblés à Buenos Aires.

Une inflation jugulée

La clef du succès réside dans une donnée limpide : l’inflation, fléau argentin depuis des décennies, a été ramenée de plus de 200 % à 31,8 % en vingt mois. Dans un pays où la hausse des prix battait son plein, ce virage fulgurant équivaut presque à une révolution.

Le président revendique « le plus grand ajustement budgétaire de l’histoire » par ses coupes drastiques dans les dépenses publiques, sa suppression de subventions, ses licenciements massifs de fonctionnaires, ses privatisations partielles et sa rigueur monétaire.

Mais cette victoire macroéconomique a eu un prix social considérable : plus de 200.000 emplois dissous, un PIB en recul d’1,8 % en 2024 et une consommation très basse à cause des salaires réels qui ont chuté d’environ 20 % en deux ans.

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