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Bruxelles face au risque de shutdown : une crise budgétaire qui devient crise politique

par Rédaction
©PHOTOPQR/LA PROVENCE/SPEICH Frédéric ; Marseille

La Région Bruxelles-Capitale traverse une impasse politique et financière d’ampleur inédite. Sans accord budgétaire dans les prochaines semaines, plusieurs responsables estiment qu’un risque de paralysie administrative pourrait survenir dès le printemps 2026.

Bruxelles s’apprête à battre un record dont elle se serait volontiers passée, celui de la plus longue impasse gouvernementale depuis la création de l’État fédéral. Plus de 500 jours sans gouvernement, sans budget voté, et avec une dette régionale dépassant les 15 milliards d’euros. Ce qui était un blocage politique abstrait prend désormais une tournure bien concrète : la Région pourrait manquer de liquidités dès le printemps prochain.

Selon la Libre, plusieurs négociateurs de l’Open VLD, du MR et des Engagés indique que la menace n’a plus rien de théorique : la Région bruxelloise pourrait se retrouver en tension de trésorerie dès avril, notamment au moment du versement des pécules de vacances et des dotations aux communes. Le risque, longtemps évoqué du bout des lèvres, est désormais formulé clairement autour de la table.

Des répercussions très concrètes pour les services publics

Au-delà des salaires des fonctionnaires, les premières tensions se feraient sentir dans des secteurs clés. La Cocom, qui finance les allocations familiales et de nombreuses prestations de santé, opère déjà avec des réserves presque épuisées. Des retards de paiement pourraient toucher les maisons de repos, les associations de soins ou certaines aides sociales, avant même que la paralysie n’atteigne les administrations.

La situation est aggravée par la fin annoncée des lignes de crédit auprès de Belfius et peut-être d’ING : sans ce milliard d’euros de marge de trésorerie, la Région perd son principal filet de sécurité. Et la dégradation de la note financière bruxelloise complique encore l’accès aux emprunts.

Dans ce contexte, Trends-Tendances note que « l’une des clés du blocage actuel réside dans la capacité – ou l’incapacité – à recréer du liant entre les partenaires potentiels. » L’arrivée de Valentine Delwart, figure respectée du MR, est dès lors perçue comme un moyen de rétablir la confiance indispensable pour débloquer la négociation.

Un défaut de paiement intégral demeure peu probable : en dernier recours, le fédéral interviendrait pour éviter une crise institutionnelle majeure. Mais au prix d’un affaiblissement de l’autonomie régionale — et donc d’un coût politique élevé.

L’enjeu est désormais clair : il ne s’agit plus seulement de chiffres, mais de souveraineté.

La Rédaction

(©PHOTOPQR/LA PROVENCE/SPEICH Frédéric ; Marseille)

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