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Bill Gates rompt avec le catastrophisme climatique

par Harrison du Bus

À l’approche de la COP30 au Brésil, Bill Gates publie une note qui bouscule les réflexes militants : non, écrit-il, le réchauffement « ne mènera pas à la disparition de l’humanité ». Oui, il faut décarboner, mais sans détourner les financements des actions qui sauvent aujourd’hui des vies dans les pays pauvres. L’objectif central doit être le bien-être humain : faire tomber le surcoût des technologies propres, secteur par secteur, tout en renforçant santé et agriculture là où la vulnérabilité est maximale.

Cette « vision de fin du monde », soutient-il, paralyse l’action et conduit à privilégier des projets moins efficaces pour réduire la souffrance réelle. Le réchauffement aura des conséquences graves, « surtout pour les plus pauvres », mais il n’anéantira pas la civilisation. D’où la nécessité de traiter le climat parallèlement à la maladie et à la pauvreté, en jugeant chaque dollar public à l’aune des vies sauvées, dans un contexte où l’aide internationale se contracte et où des mécanismes comme Gavi manquent de moyens.

Trois vérités difficiles

Gates avance trois vérités qu’il sait dérangeantes.
La première : la trajectoire actuelle conduira sans doute à +2 à +3 °C d’ici 2100. L’échec du seuil de +1,5 °C est probable, mais cela n’annonce pas un effondrement civilisationnel.
La deuxième : la demande mondiale d’énergie continuera d’augmenter, socle de la prospérité, même si cette hausse est écologiquement problématique tant que le fossile domine.
La troisième : l’innovation a déjà infléchi les projections. L’AIE a revu de 50 à 30 milliards de tonnes les émissions prévues pour 2040, signe que renouvelables, stockage et véhicules électriques réduisent le « Green Premium », parfois jusqu’à le rendre nul.

Les coûts plutôt que les serments

Gates propose de compléter les promesses nationales par un pilotage sectoriel fondé sur la résorption du Green Premium. Cinq grands blocs concentrent l’essentiel des émissions : électricité, industrie lourde, agriculture, transports et bâtiment. Pour chacun, il appelle à évaluer régulièrement les technologies prêtes à être déployées, celles qui doivent encore mûrir et celles qui exigent un effort public massif pour en réduire les coûts. Son idée centrale est simple : les sociétés adoptent les solutions propres lorsqu’elles deviennent meilleures et moins chères, non lorsqu’on les leur impose moralement.

L’importance de l’électricité « ferme »

La décarbonation suppose une électrification massive et un approvisionnement continu en électricité propre. Gates insiste sur le rôle du nucléaire de nouvelle génération et, à long terme, de la fusion. Les coûts sont encore élevés, mais devraient baisser à mesure que les premières unités pilotes entreront en service. Renouvelables, géothermie et réseaux performants complètent ce tableau, avec un objectif constant : assurer une électricité fiable et accessible, fondement de toute décarbonation industrielle.

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