Le conclave budgétaire aura mis à rude épreuve l’équilibre interne de la majorité « Arizona ». Si, en façade, chaque parti se dit vainqueur, il y a bien des gagnants et des perdants. On fait le point avec le politologue Michel Hermans (HEC-ULiège)
Pour le MR, une victoire en trompe-l’œil ?
Du côté du MR, le président Georges-Louis Bouchez n’a pas tardé à se féliciter : « Pas d’augmentation des taux de TVA, maintien d’une indexation », autant de signaux positifs pour l’électorat libéral. Mais derrière la célébration, la réalité s’avère plus nuancée. Près de 40% des salariés — ceux dont la rémunération dépasse 4 000 euros brut — verront leur indexation plafonnée. Plus de 60% des ménages belges (surtout en Flandre et à Bruxelles) verront leur facture de gaz grimper, tandis que certaines harmonisations fiscales toucheront aussi le panier de la ménagère. Au sein même de la majorité, on reconnaît que le MR a dû accepter ces mesures structurelles pour préserver la cohésion gouvernementale. « C’est une victoire « en trompe-l’œil » pour les libéraux », souligne le politologue Michel Hermans. « Tout d’abord, même s’il n’y a pas de hausse généralisée de la TVA, toute une série de produits vont augmenter, ce qui va toucher la classe moyenne, c’est-à-dire l’électorat de base du MR », insiste Michel Hermans. « Par contre, on s’attaque au tabou de l’indexation automatique des salaires, ce qui n’est pas pour déplaire stratégiquement à la droite, car il s’agit d’un mécanisme qui dérange le patronat et pénalise la compétitivité de nos entreprises au niveau des exportations, sans parler de l’influence de l’indexation sur la hausse du coût de la vie ».
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