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Rapport secret : Washington presse l’Europe de limiter l’immigration

par Maxence Dozin
Brendan Smialowski / AFP

Les ambassades américaines ont reçu pour instruction de pousser les pays européens à réduire l’immigration. C’est ce qu’affirme The New York Times, qui s’appuie sur un télégramme envoyé la semaine dernière depuis Washington à ses ambassades et consulats.

Le président Donald Trump n’a jamais fait mystère de sa volonté d’adopter une politique migratoire stricte. Mais elle ne se limite pas aux États-Unis : le gouvernement américain souhaite également que les autres pays occidentaux resserrent leur approche. Selon le quotidien new-yorkais, les missions diplomatiques américaines en Europe, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande ont reçu un télégramme les enjoignant à exercer une pression accrue sur les gouvernements pour freiner l’arrivée de migrants.

Les diplomates sont invités à alerter régulièrement les autorités locales, notamment pour signaler “des crimes violents impliquant des personnes issues de l’immigration”.

Douze points de discussion

Le télégramme, daté du 21 novembre, contient douze éléments de langage destinés à guider les échanges des diplomates avec les gouvernements. Trois points supplémentaires seraient spécifiquement prévus pour l’Europe, relève le quotidien.

L’un des passages indique ainsi que les Etats-Unis “(encouragent) votre gouvernement à veiller à ce que ses politiques protègent les citoyens des conséquences sociétales négatives d’une migration de masse”, évoquant notamment des risques de “violences sexuelles” ou de “dégradation de l’ordre public”.

Un autre passage appelle à la vigilance face au radicalisme islamiste au sein de certains groupes de migrants, présenté comme une source croissante d’incidents antisémites et anti-chrétiens dans plusieurs pays.

En cas de crime commis par un immigrant dans un pays occidental, les ambassades doivent le signaler au Département d’État à Washington. Elles doivent également transmettre toute information sur la politique migratoire locale, surtout si elle est perçue comme “favorisant indûment” les immigrés au détriment de la population nationale, comme d’aucuns estiment que c’est le cas en Belgique.

Une ligne migratoire particulièrement stricte

Lors de son discours à l’ONU en septembre, Trump avait dénoncé ce qu’il qualifiait “d’agenda migratoire globaliste”. Plus tôt dans l’année, à la conférence sur la sécurité de Munich, son vice-président JD Vance déclarait : “Nous ne pouvons pas reconstruire la civilisation occidentale, aux États-Unis comme en Europe, si nous laissons entrer des millions de migrants illégaux incontrôlés.”

Depuis le début de son second mandat, Trump a durci la politique d’immigration américaine, affirmant mener “la plus grande campagne de déportation de l’histoire des États-Unis”.

Mercredi, deux membres de la Garde nationale ont été blessés par balles près de la Maison-Blanche. Le suspect est un Afghan installé aux États-Unis depuis 2021. À la suite de cet incident, Trump a annoncé la suspension immédiate et pour une durée indéterminée du traitement des demandes d’asile des Afghans. Il a également indiqué que toutes les personnes originaires d’Afghanistan entrées aux États-Unis sous son prédécesseur Joe Biden seront soumises à un nouveau contrôle de sécurité.

La rédaction, avec Maxence Dozin

(Brendan Smialowski / AFP)

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