Les États-Unis ont assuré lundi avoir proposé à Kiev des garanties de sécurité « très fortes », comparables à la protection offerte par l’Otan, tout en restant, selon Washington, acceptables pour la Russie. Une annonce faite alors que les discussions diplomatiques se sont intensifiées ces derniers jours.
« Nous sommes plus proches aujourd’hui que nous ne l’avons jamais été » d’un accord mettant fin à la guerre, a déclaré le président américain Donald Trump, après des échanges avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens réunis à Berlin. Selon lui, Russes et Ukrainiens souhaitent la fin du conflit, même si leurs positions restent fluctuantes. Donald Trump a également indiqué s’être entretenu récemment avec Vladimir Poutine, sans donner de détails.
Trump sans détours
Sur les questions territoriales, particulièrement sensibles, le président américain a tenu un discours sans ambiguïté, estimant que les Ukrainiens « ont déjà perdu le territoire ». Une proposition américaine initiale évoquait la cession à la Russie de larges zones de l’est de l’Ukraine, y compris des territoires actuellement non occupés, une ligne rouge pour Kiev.
Lors des discussions menées dimanche et lundi en Allemagne, Washington a toutefois avancé des « garanties de sécurité très fortes », proches de l’article 5 du traité de l’Otan, a indiqué un haut responsable américain sous couvert d’anonymat. Cet article, pilier de l’Alliance atlantique, repose sur le principe d’assistance mutuelle en cas d’attaque contre l’un de ses membres.
« Tout ce dont les Ukrainiens ont besoin pour se sentir en sécurité est inclus » dans le projet d’accord, a affirmé ce responsable, sans en préciser les modalités. Un autre négociateur américain a toutefois prévenu que ces garanties « ne resteraient pas indéfiniment sur la table ». Qualifiées de garanties « en platine », elles pourraient nécessiter un vote du Sénat américain, une perspective à laquelle Donald Trump se serait dit prêt, surprenant Ukrainiens et Européens.
Les Etats-Unis confiants quant à un aval russe
Washington estime par ailleurs que Moscou pourrait accepter ces garanties, malgré son opposition historique à une adhésion de l’Ukraine à l’Otan.
Les discussions, menées notamment par l’émissaire spécial Steve Witkoff et Jared Kushner, gendre de Donald Trump, ont duré près de huit heures. Elles auraient permis de rapprocher les positions sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, avec un projet de partage égal de la production d’électricité entre l’Ukraine et la Russie.
Sur les territoires, les Américains évoquent des « propositions stimulantes intellectuellement ». « Nous avons probablement réglé 90 % des contentieux, mais il reste des points à trancher », a reconnu un négociateur, annonçant de nouvelles réunions techniques aux États-Unis dans les prochains jours.
La rédaction
(Photo Belgaimage)
