Ces 25, 26 et 27 juillet, l’Abbaye de Floreffe accueillait une nouvelle édition du festival Esperanzah!, réputé pour sa programmation éclectique et ses valeurs de tolérance, d’écologie et d’inclusion. Mais cette année, certains festivaliers ont été déconcertés par la tonalité militante de certains messages.
Un père de famille et habitué de longue date de l’événement, dit avoir été « surpris et choqué » par les propos tenus à l’égard des autorités. « Je me suis retrouvé dans un festival qui avait bien changé », confie-t-il. Il s’y était rendu avec ses enfants de 9 et 12 ans, espérant retrouver l’esprit « bon enfant » qu’il avait connu par le passé.
« Avant, c’était un lieu de partage, axé sur des valeurs humanistes : respect, écologie, acceptation des différences. » Selon lui, certains aspects de cette philosophie perdurent, citant les stands de Natagora ou de Médecins du Monde. Mais ce qui l’a frappé, ce sont les messages portés par certains groupes présents : « Il y avait des drapeaux Antifa, avec des slogans violemment anti-gouvernementaux. »
Ce qui a le plus interpellé l’homme, ce sont les attaques dirigées contre les forces de l’ordre. « Une fanfare scandait des phrases comme ‘la police n’aime personne’ ou ‘la police tue’. Quand on vient avec des enfants, c’est très difficile à expliquer. » Il parle d’un sentiment de « propagande omniprésente », qui, selon lui, a éclipsé d’autres voix associatives pourtant engagées dans des causes importantes.
Le festival défend un engagement assumé
Contacté par RTL Info, le festival assume pleinement sa ligne éditoriale. « En tant qu’événement reconnu en éducation permanente, nous avons pour mission de porter un regard critique et constructif sur la société et ses institutions, tout en défendant des valeurs de solidarité et de justice sociale », explique le service communication.
Cette année, la campagne thématique « Résiste·Milite·Existe ! » s’est concentrée sur la montée de l’extrême droite en Belgique et en Europe. Une trentaine de collectifs ont été invités à sensibiliser le public à divers enjeux liés à cette problématique. Parmi eux, plusieurs mouvements antifascistes.
« Ces collectifs disposent d’une liberté d’expression dans le respect des valeurs du festival. Les critiques adressées à la police doivent être contextualisées : il ne s’agit pas d’un appel à la haine, mais de l’expression d’un malaise vis-à-vis de violences policières ou d’un système perçu comme injuste. C’est aussi cela, une démocratie vivante. »
Le père de famille, de son côté, reste marqué par son expérience : « Je ne remets pas en cause la liberté d’expression, mais je regrette qu’on ne puisse plus venir en famille sans être confronté à des messages aussi radicaux. Ce n’est plus le festival que j’ai connu. »
La rédaction
(BELGA PHOTO MAXIME ASSELBERGHS)