Accueil » « Absurde », « communiste », « haine du riche » : quand le patron de Bpifrance torpille la taxe Zucman

« Absurde », « communiste », « haine du riche » : quand le patron de Bpifrance torpille la taxe Zucman

par Rédaction

Nicolas Dufourcq n’a pas mâché ses mots. Le directeur général de Bpifrance a vivement étrillé la proposition d’une « taxe Zucman » visant les très grandes fortunes, relaye Les Échos. « C’est un truc complètement absurde, une énormité qui panique les entrepreneurs », a-t-il lâché. L’idée défendue par l’économiste Gabriel Zucman consisterait à prélever 2 % chaque année sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, quitte à régler l’impôt en actions plutôt qu’en liquidités.

Pour le patron de la banque publique d’investissement, ce mécanisme serait ingérable : « C’est moi qui vais gérer ce papier. Demain j’aurai 2 % du capital de LVMH, dans vingt ans 20 % de Kering ou de Free. C’est délirant ! » Et de dénoncer : « C’est communiste, comment peut-on encore sortir des énormités pareilles en France ? »

Au-delà de la faisabilité, Dufourcq fustige une mesure qu’il juge dangereuse pour l’économie française. « Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider, pas leur piquer 2 % de leur fortune », martèle-t-il, rappelant que « si on prenait toute la fortune de Bernard Arnault, on financerait dix mois d’assurance-maladie… mais après il n’y a plus d’Arnault ni ses 40.000 emplois ».

La haine du riche ?

Le dirigeant estime que cette idée procède d’« une jalousie à la française, une haine du riche, considéré comme le nouveau noble ». Il cite les trajectoires de François Pinault ou Xavier Niel, « partis de rien », et estime qu’« on devrait leur dresser des statues plutôt que de les accabler ».

S’il reconnaît certaines dérives — « oui, il y a des fortunes qui passent des dépenses personnelles dans leur holding » —, il considère que le rôle du fisc est de cibler ces abus, non de généraliser une ponction sur le capital. Et de glisser que « beaucoup de Français passent aussi en notes de frais leurs dépenses personnelles » …

Une charge frontale qui traduit, selon lui, la volonté de La France insoumise « d’hystériser le débat public » sur le dos des entrepreneurs. Mais Dufourcq se veut rassurant : « Heureusement, cette taxe n’arrivera jamais ».

La rédaction

(Photo by Karim Ait Adjedjou/ABACAPRESS.COM)

You may also like

Êtes-vous sûr de vouloir débloquer cet article ?
Déblocages restants : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler l'abonnement ?