Affaire Gabbard–Obama : les accusations de « conspiration traîtresse » relancées

Dans une tournure politique spectaculaire, Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national des États‑Unis, et passé en 2022 du camp démocrate au camp républicain, a récemment accusé l’administration de l’ex‑président Barack Obama d’avoir orchestré une « conspiration traîtresse » visant à miner l’élection de Donald Trump en 2016. Elle affirme que les services de renseignement sous Obama auraient fabriqué et politisé des évaluations pour dépeindre la Russie comme un soutien à Trump, tentant ainsi de subvertir la volonté du peuple américain.

Dans un communiqué accompagné de documents déclassifiés, Gabbard a transmis les éléments au Département de la Justice (DOJ), appelant à une enquête criminelle contre des figures phares de l’administration Obama, notamment James Clapper (ex‑directeur du renseignement), John Brennan (CIA) et James Comey (FBI). Elle qualifie l’opération de « coup d’État sur plusieurs années », ajoutant que les personnes impliquées doivent être poursuivies dans la mesure du possible.

En réponse, l’ancien président Obama a rejeté ces accusations comme « ridicules » et une tentative de détourner l’attention du public du scandale d’Epstein. Le bureau d’Obama a précisé que rien dans ces documents ne remet en question la conclusion largement établie que la Russie a cherché à influencer l’élection de 2016, sans jamais modifier les résultats.

Plusieurs dirigeants démocrates ont vivement critiqué les affirmations de Gabbard. Le sénateur Mark Warner, vice‑président du comité du renseignement du Sénat, a qualifié Gabbard d’« incompétente » pour un poste aussi stratégique, l’accusant de politiser les services de renseignement et de mettre en péril la sécurité nationale. Il rappelle que les conclusions du comité avaient été adoptées à l’unanimité par républicains et démocrates : la Russie avait bien tenté d’influencer l’élection en faveur de Trump, même sans attaque des machines à voter.