Le ministère russe des Finances a proposé cette semaine une hausse de la TVA, qui passerait de 20 à 22 % dès le 1er janvier 2026. Une mesure qui viserait à financer l’effort militaire en Ukraine et à contenir un déficit budgétaire devenu abyssal. Ce serait le niveau le plus élevé depuis le début de l’invasion, annonce La Libre.
Cette annonce illustre la fragilité de l’économie russe. Selon des médias indépendants cités par Courrier International, Moscou n’a plus les moyens de soutenir sa guerre autrement qu’en alourdissant la charge fiscale des citoyens. Le ministère des Finances a reconnu que la hausse devait servir à financer les dépenses de « défense et de sécurité ». Elle contredit les engagements pris par Vladimir Poutine en 2024, lorsqu’il assurait que la TVA ne serait pas relevée avant 2030.
Les recettes attendues demeurent incertaines. The Bell, repris par le Financial Times, estime qu’elles pourraient atteindre 1 000 milliards de roubles (environ 12 milliards de dollars) par an, tandis que d’autres économistes évoquent plus de 30 milliards de dollars. Déjà en 2019, le Kremlin avait augmenté la TVA de 18 à 20 %. Cet impôt, qui représentait 37 % des recettes fédérales en 2024 selon Reuters, est particulièrement prisé par l’État car difficile à contourner.
Une économie russe que l’on dit à bout de souffle
L’économie russe, elle, s’essouffle. « Nous sommes sur le point de sombrer dans une récession », avertissait fin juin le ministre de l’Économie Maxime Rechetnikov. Début septembre, Germán Gref, le puissant patron de Sberbank, constatait que l’activité ralentissait « plus vite que prévu ». Les dépenses militaires, à leur plus haut niveau depuis la guerre froide, alimentent une inflation persistante. Le pays souffre aussi du coût du crédit, d’une pénurie de main-d’œuvre liée à la mobilisation et à l’exil, d’un chômage élevé et d’une démographie en chute libre. Début août, Izvestia signalait pour la première fois un basculement : plus d’entreprises ferment qu’il ne s’en crée. Quant aux données démographiques, elles sont désormais en grande partie censurées par Rosstat.
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