La Cour des comptes vient de rendre un verdict sans appel : avis défavorable sur les comptes 2024 de la Région bruxelloise. Non seulement les finances dérapent, mais l’institution de contrôle laisse entendre que l’édifice budgétaire bruxellois est miné par des anomalies « significatives » et « diffuses », autrement dit : le chaos comptable s’installe.
Dans son 30ᵉ Cahier d’observations, adressé au Parlement bruxellois, la Cour démolit les comptes des Services du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale (SGRBC), de Paradigm et de la Société du Logement de la Région Bruxelloise (SLRB). Et ce n’est que le sommet de l’iceberg.
Elle pointe également des irrégularités dans les comptes du SIAMU et du Fonds du Logement, au point de renoncer à formuler la moindre opinion – un aveu d’opacité et de non-fiabilité. Sur 21 organismes administratifs autonomes, seuls dix obtiennent un feu vert sans réserve. Les autres ne passent qu’avec avertissement.
Un déficit abyssal, pire que prévu
Le solde net à financer atteint –1,648 milliard d’euros. Certes, légèrement moins mauvais que les –1,749 milliard prévus, mais le chiffre reste colossal : plus de 31,5 % des recettes régionales sont aspirées par le trou budgétaire. Pire : ces recettes – hors emprunts – ne couvrent même pas 80 % des dépenses. Autrement dit, Bruxelles vit structurellement au-dessus de ses moyens et compense par la dette.
L’évaluation SEC confirme l’ampleur du gouffre : le déficit réel affiché par l’Institut des Comptes Nationaux se creuse à –1,514 milliard d’euros, soit 434,8 millions de plus que ce que la majorité avait fait voter.
Une dette devenue tentaculaire
La dette brute consolidée grimpe à 15,6 milliards d’euros au 31 décembre 2024, dont 12,5 milliards de dette directe. En dix ans, la Région aura quasiment doublé son endettement. Derrière les promesses de maîtrise budgétaire, une réalité : la fuite en avant continue.
La rédaction
(Photo Belgaimage)
