Bruxelles a récemment été secouée par une série de fusillades, dont l’une a fait un mort, dans le quartier de Peterbos à Anderlecht. Selon Nils Duquet, directeur du Vlaams Vredesinstituut, interrogé par Bruzz, l’accès aux armes à feu devient de plus en plus facile, y compris pour les jeunes criminels. « Les conflits entre bandes ne sont pas nouveaux, mais la disponibilité d’armes lourdes, si », souligne-t-il.
Le nombre de fusillades est en forte augmentation, créant un cercle vicieux où la violence entraîne encore plus de violence. Les réseaux sociaux facilitent désormais l’achat d’armes, qui était autrefois réservé aux grands criminels. Des plateformes comme Telegram permettent à des acheteurs et vendeurs de conclure des transactions sans même se connaître, précise Nils Duquet.
Des armes en provenance des Balkans et bientôt d’Ukraine
Le trafic d’armes s’intensifie avec des flux issus des Balkans, de Turquie et de Slovaquie, et la livraison par colis de pièces détachées permet de reconstituer des armes illégalement. Si les armes ukrainiennes ne sont pas encore sur le marché noir, leur arrivée est redoutée dès que la situation se stabilisera.
Le Vredesinstituut classe Bruxelles parmi les trois villes européennes les plus touchées par les fusillades, aux côtés de Naples et Marseille. La capitale belge enregistre plus de tirs que Paris ou Berlin, malgré une population moindre. L’explication réside dans sa position de plaque tournante pour le trafic de drogue, notamment la cocaïne, et son rôle historique dans le commerce des armes. De plus, la présence importante de sans-papiers facilite le recrutement de jeunes pour des activités criminelles.
90 fusillades en 2023
Face à cette montée en flèche de la violence armée, les autorités fédérales belges commencent à renforcer leur lutte contre le trafic d’armes, en réponse à des événements tragiques récents comme l’attentat de Sainctelette en 2023. Toutefois, la situation reste urgente : en 2023, on dénombrait environ 60 fusillades, contre 90 en 2024, une tendance qui pourrait encore s’aggraver en 2025.
A.G.
(Photo Belgaimage)