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Bruxelles, la cruauté des chiffres qu’on ne veut pas voir

par Contribution Externe

Il y a quelques jours, j’ai diffusé une information sur le fait que 15 % des Bruxellois payaient 90 % de l’impôt des personnes physiques.  Ce n’était pas un scoop, ces chiffres ayant été mentionnés dans un journal dit de référence.

La question est de savoir pourquoi ils stupéfient tant de monde.  La raison en est simple, jusqu’ici on ne les a jamais évoqués.  Ils constituent un marqueur bien trop évident, et très éloquent, de la situation dramatique, que ceux, censés nous gouverner, veulent à toute force occulter.  

En effet, y a-t-il plus belle preuve de la paupérisation de notre Ville-région ?  Y a-t-il plus belle preuve que la population payant l’impôt a fui ce que cette Région est devenue, exode qui se poursuit et s’amplifie année après année.  Tout porte à croire que, demain les 15 % ne seront plus que 10 %, etc.  La réponse des soi-disant gouvernants sera, n’en doutez pas, d’augmenter encore les impôts régionaux et communaux; la part communale dans l’impôt cadastral, nous l’avons tous, ces jours-ci constaté, a explosé.

En un mot comme en cent, ces chiffres, pour effarants qu’ils soient, démontrent la situation catastrophique de la Région.  L’image de l’inexorable cataclysme devient, après en avoir pris connaissance, nette, glaciale, tranchante comme une guillotine, impossible de camoufler encore la terrible réalité.

A cela s’ajoute l’hémorragie des commerces et des entreprises.  Ce sont, chaque fois, des ressources fiscales, qui l’une après l’autre s’envolent, disparaissent.

Il faut être conscient, que tout l’équilibre de notre système repose sur un cycle qui s’auto-alimente, comme le cycle de l’eau.  Or, maintenant à Bruxelles l’alimentation du circuit disparaît, le flux s’étiole, ne reste qu’une masse de bénéficiaires qui s’accroît encore et toujours, alors qu’il est maintenant évident que la majorité n’alimente pas le circuit fiscal, qui lui-même, doit alimenter la redistribution, principe même de notre Welfare state conçu dans l’après-guerre !

Conséquence, la faillite est inévitable, je vous épargne les 14,5 milliards de dettes, le différentiel de 284 % entre les recettes et les dépenses de la Région, le fait inouï que, malgré une situation en douzièmes provisoires, on constate un dépassement de 260 millions, le gouvernement, champion toute catégorie des formules surréalistes, ose répondre, qu’il a été contraint de reconduire des abonnements !  Dixit R. Vervoort, dont certains n’hésitent plus à affirmer qu’il aurait été marabouté et remplacé par un djinn farceur.  Incroyable, mais vrai !

On en est arrivé là, car on a transformé Bruxelles en une pompe à personnes en recherche d’emploi, sans statut social, dépendantes exclusivement des aides sociales, etc.  L’enfer étant pavé de bonnes intentions, on a transformé les logements sociaux en ghettos, sans songer un seul instant à l’absolue nécessité de la diversité.  Mais attention, on veillera à en faire, au plus vite, de dociles électeurs à qui on promet monts et merveilles, ces pauvres gens étant ainsi persuadés qu’à Bruxelles coulent le lait et le miel, que le CPAS est une corne d’abondance, qu’il suffit de demander pour obtenir.  Questionnez les assistants sociaux sur le terrain, écoutez attentivement ce qu’ils vous diront de leur vécu quotidien, c’est l’horreur permanente  produite par les mensonges du clientélisme. 

Qui, étant de bonne foi, osera nier que notre Région est au bout du rouleau ?

Et bien, bizarrement, cette semaine, on a vu se développer une étrange campagne de presse vantant les mérites de Bruxelles.  Une interview dans « Le Soir » a tout particulièrement retenu mon attention, il y était précisé que Bruxelles allait remplacer Berlin, qu’elle devenait la ville branchée où il fallait être, mélange de swinging London et de Paris.  Tout y était beau, propre, accueillant.  Mais, de façon étonnante le journaliste, évoquant toutes les « qualités » de la Région, citait « un responsable ».  Ce vocable anonyme m’a interpellé.  N’y a-t-il donc pas eu un élu bruxellois pour prendre la responsabilité de ces étonnants bobards ?

Encore plus étrange, le New York Times, qui, il y a deux ans, publiait un article terrible sur la Région, a diffusé la semaine passée un papier élogieux, du pur sucre d’orge, c’est l’île aux enfants de Pinocchio, tout à Qui, étant de bonne foi, osera nier que notre Région est au bout du rouleau. Bruxelles est brillant, sympathique, bon enfant, aux antipodes de son article précédant.  Il ne peut faire de doute, que ceci est le fruit d’une campagne de presse en vue d’occulter le marasme dans lequel nous mijotons.  Question : qui l’a payé ?

Il suffit de se balader pour constater la saleté, les travaux entamés et arrêtés faute de budget, l’impossibilité de se déplacer, la catastrophe sécuritaire, l’ambiance de cours des miracles dans certains quartiers.  On se tire dessus à 15h30 devant la maison communale d’Anderlecht.  Je m’arrête là, je pourrais poursuivre pendant des pages et des pages.

Je ne crois pas que nous soyons très nombreux à avoir lu « La Chute de l’Empire romain » de Gibbon.  Ouvrage fabuleux, écrit au XVIIIème siècle, le volume de cette œuvre magistrale étant à l’inverse de la très petite taille de son auteur.

Bien sûr, il serait ridicule de comparer cette pauvre Région Bruxelloise de 165 km2 et l’Empire byzantin.  Et pourtant, je ne peux m’empêcher d’y trouver bien des similitudes, à commencer par le même parfum d’incompétence crasse.  Les 8.000 derniers défenseurs sur les créneaux de Constantinople, face aux dizaines de milliers de soldats de Mehemet II, avaient demandé de l’aide aux autres pays chrétiens, en vain… et leurs gouvernants discutaient doctement, alors que tout s’effondrait, du sexe des anges… Comme d’autres à Bruxelles, depuis plus d’un an tentent de réunir un improbable gouvernement.   En 1453, un empire millénaire s’écroulait, en 2021, une Région, qui n’a pas 30 ans, va disparaître victime d’une classe politique, dont le seul but est de vivre, grassement sur la bête, ne manifestant pas le moindre intérêt pour l’avenir de cette ville et de ces habitants.

Aujourd’hui, nos « gouvernants » sont en congé.  Prendriez-vous congé si votre entreprise était sur le point d’être déclarée en faillite ?  Croyez-vous qu’ils reviendront de vacances avec une solution pour Bruxelles ?

La vérité, la seule vérité, indicible pour ceux qui prospèrent dans le chaos,  est que le système ne fonctionne plus, qu’il est impossible de le faire fonctionner ni sur le plan social ni sur le plan institutionnel, les pièces du puzzle infernal, concocté par Dehaene et Moureaux en 1988, ne peuvent plus s’emboîter.  Le gouvernement, quel qu’il soit demain, ne pourra pas redresser la barre sans qu’un nouveau cadre institutionnel soit établi.  Sans changement institutionnel, la disparition est inévitable.

Si personne à Bruxelles n’ose défendre cette idée, la décision reviendra à Bart De Wever; il aime beaucoup les références historiques et les locutions latines dont il affuble jusqu’à un malheureux chat, qui n’en demandait pas tant.  Il attend calmement, bien calé dans son fauteuil du 16, araignée au centre de sa toile, caressant son matou d’une main molle, l’effondrement bruxellois, comme Edouard III d’Angleterre attendait les bourgeois de Calais, la corde au cou.  

J’en suis convaincu, Bart, « le flamand le plus malin » a la solution pour Bruxelles, le problème sera vite résolu… Par sa disparition !

Et les médiocres politiques bruxellois l’auront bien cherché, incapables de se gouverner, comme ils en font la démonstration depuis des années ! 

Merry Hermanus – Contribution externe

(Photo Belgaimage)

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