La Commission européenne accepte la trajectoire budgétaire présentée par la Belgique pour 2025, malgré un dépassement des recommandations en matière de croissance des dépenses. L’écart reste tolérable grâce à une clause de sauvegarde liée aux dépenses de défense. Mais le dérapage n’est pas très loin.
La Commission européenne a rendu son verdict sur le projet de budget fédéral belge pour 2025. Malgré une hausse des dépenses publiques supérieure aux recommandations, Bruxelles ne sanctionne pas. L’augmentation prévue de 5 % des dépenses nettes — contre une recommandation initiale de 3,6 % — reste dans les marges permises par la « clause de sauvegarde nationale ». Celle-ci autorise temporairement les États à déroger aux règles strictes de discipline budgétaire, notamment pour financer des priorités stratégiques telles que la défense.
Un déficit qui reste surveillé de près
La Belgique fait toujours l’objet d’une procédure pour déficit excessif, ouverte l’année dernière par la Commission européenne. Un accord intervenu le 21 mai entre le gouvernement belge et l’exécutif européen prévoit de ramener le déficit sous la barre des 3 % du PIB d’ici 2029.
Pour 2025, le gouvernement De Wever table sur un déficit de 5,5 % du PIB. La Commission, un brin plus optimiste, estime ce chiffre à 5,4 %, citant un manque de détails concernant certaines recettes non prises en compte dans son calcul, comme les « super-dividendes » ou les cessions d’actifs publics.
L’exécutif européen ne relâchera pas la pression. Une révision budgétaire est prévue au printemps 2026 pour contrôler la réalité des dépenses effectuées. D’ici là, la Belgique devra s’assurer de freiner la croissance de ses dépenses nettes, avec une limite fixée à 2,5 % pour 2026, puis 2,1 % pour 2028 et 2029.
L’équilibre budgétaire reste donc un exercice de haute voltige pour le futur gouvernement fédéral, entre engagements européens et réalités politiques nationales.
La rédaction
(Photo Belgaimage)