Les négociations budgétaires du gouvernement fédéral ont une nouvelle fois échoué. Réunis en comité ministériel restreint mardi en fin d’après-midi, les principaux ministres du gouvernement Arizona se sont séparés sans progression. La réunion, écourtée après quatre heures seulement, s’est « mal passée ». Les chances d’aboutir à un accord d’ici jeudi apparaissent désormais faibles.
Le gouvernement doit pourtant trouver près de 10 milliards d’euros d’efforts d’ici 2030 pour redresser des finances publiques dégradées et répondre aux exigences européennes. À cela s’ajoute la nécessité de finaliser des réformes promises l’été dernier, notamment en matière de pensions, de taxation des plus-values et de flexibilisation du marché du travail.
Depuis plusieurs semaines, le Premier ministre Bart De Wever tente d’arracher un compromis autour de quatre leviers structurants : hausse de la TVA, saut d’index, réduction de la norme de croissance des soins de santé et remise au travail des malades de longue durée. Mais ces options divisent profondément la coalition.
Au cœur du blocage, le refus catégorique du MR d’accepter toute augmentation d’impôt. Georges-Louis Bouchez répète qu’« il y a déjà trop de taxes » en Belgique. Le vice-Premier libéral David Clarinval a confirmé mardi cette ligne sans ambiguïté à l’entrée du 16 rue de la Loi. À l’inverse, Vooruit ou les Engagés plaidant pour que les épaules les plus larges contribuent davantage, évoquent des pistes telles que le doublement de la taxe sur les comptes-titres ou la limitation des mécanismes fiscaux des sociétés de management.
Devant l’impasse, Bart De Wever a lancé une série d’entretiens individuels ce mercredi, dans l’espoir de rapprocher les positions. Mais aucune nouvelle réunion du kern n’est prévue. Si aucun compromis n’émerge d’ici la date butoir, le pays pourrait entrer en régime de douzièmes provisoires : l’État fonctionnerait avec les crédits mensuels du budget précédent, rendant impossibles de nouvelles réformes et laissant le déficit se creuser davantage.
À la veille de l’échéance, la coalition avance donc au bord de la rupture, suspendue à une décision qui semble désormais relever plus du miracle politique que du calcul budgétaire.
La Rédaction
(PHOTO JONAS ROOSENS)