Pour la première fois, le Qatar, l’Arabie saoudite, l’Égypte et d’autres États de la région condamnent ouvertement le Hamas et ses attaques du 7 octobre 2023. La déclaration, soutenue par l’Union européenne et plusieurs pays occidentaux, prévoit un transfert des armes au profit de l’Autorité palestinienne et une mission internationale de stabilisation ainsi qu’un Etat palestinien démilitarisé.
Lors d’une conférence organisée aux Nations unies à New York sur la relance de la solution à deux États, 17 pays, la Ligue arabe et l’Union européenne ont signé un texte inédit — la « New York Declaration » — demandant au Hamas de mettre fin à son contrôle sur Gaza et de remettre ses armes à l’Autorité palestinienne.
« Dans le contexte de la fin de la guerre à Gaza, le Hamas doit mettre un terme à sa gouvernance sur l’enclave et transférer ses armes à l’Autorité palestinienne, avec un soutien et une supervision internationale, conformément à l’objectif d’un État palestinien souverain et indépendant », indique la déclaration de sept pages, obtenue par The Times of Israel.
Un désaveu sans précédent du 7 octobre
Le texte condamne explicitement les attaques meurtrières du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, à l’origine de la guerre actuelle. Jamais auparavant un groupe aussi large de pays arabes — dont le Qatar, longtemps accusé de tolérance vis-à-vis du Hamas, ainsi que l’Arabie saoudite, l’Égypte et la Turquie — n’avait appelé à son désarmement et à sa mise à l’écart de la gouvernance palestinienne.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, co-président de la conférence avec l’Arabie saoudite, a salué « une initiative historique et sans précédent ». Selon lui, « pour la première fois, des pays du Moyen-Orient condamnent explicitement le Hamas, dénoncent le 7 octobre, exigent son désarmement et affichent leur volonté de normaliser leurs relations avec Israël ».
Vers une mission internationale à Gaza
La déclaration soutient également l’idée d’un déploiement temporaire de forces internationales de stabilisation, sur invitation de l’Autorité palestinienne et sous mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, afin d’assurer une transition sécurisée après la fin des hostilités.
Cette position a été soutenue par plusieurs pays occidentaux, dont la France, le Royaume-Uni et le Canada. En revanche, Israël et les États-Unis n’ont pas participé à la réunion.
Un Etat palestinien démilitarisé
Cet accord, signé alors que la guerre à Gaza continue de faire des milliers de victimes, marque un tournant dans la diplomatie régionale. Il ouvre la voie à une normalisation progressive des relations entre Israël et certains pays arabes, sous réserve du respect des engagements pris, notamment la création d’un État palestinien démilitarisé et l’exclusion du Hamas du processus politique.
A.G.
(Photo by BASHAR TALEB / AFP)