Alors que trois jours de grève nationale sont annoncés fin novembre, le président de la FGTB reproche aux partis de gauche de ne pas convertir la contestation sociale en propositions politiques. Ecolo et PTB accueillent la critique, mais le PS la juge « factuellement fausse » selon la Libre.
Invité mardi matin sur LN24, le président de la FGTB Thierry Bodson a estimé que, face aux mesures du gouvernement Arizona, « c’est le syndicat qui fait le travail ». Selon lui, PS, Ecolo et PTB se contenteraient aujourd’hui de relayer les inquiétudes de la population sans suffisamment proposer d’alternatives concrètes : « Traduire la colère en propositions politiques, c’est leur métier », a-t-il insisté, évoquant un mouvement social « d’une ampleur historique ».
La critique a été plutôt bien reçue chez Ecolo, qui dit vouloir reconstruire un récit mobilisateur, et au PTB, qui assure « travailler à des alternatives crédibles », même si celles-ci ne perceraient pas suffisamment dans le débat public.
La réaction est plus vive au PS, historiquement lié à la FGTB. Le parti socialiste juge les propos de Thierry Bodson « factuellement faux », rappelant avoir récemment déposé plusieurs propositions de loi, notamment sur les plus-values, l’emploi ou les pensions. En interne, certains reconnaissent toutefois que ces initiatives peinent à capter l’attention : « Nous démontrons pourquoi le projet de droite est mauvais, mais nous n’expliquons plus assez pourquoi le nôtre est désirable », confie un cadre socialiste.
Ces échanges s’inscrivent dans un climat de relations tendues entre la FGTB et le PS, en pleine refondation et désireux d’affirmer son autonomie stratégique. À l’aube d’une fin d’année sociale agitée, la gauche cherche encore sa voix — et sa voie.
La Rédaction
(Photo Belgaimage)