Même si les élections de mi-mandat sont encore loin, l’économie pèsera lourd dans les urnes en novembre 2026, personne ne peut en douter. Et à en croire un sondage publié par la Century Foundation le 31 juillet, les signaux sont au rouge pour Donald Trump. Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, six Américains sur dix estiment que leur coût de la vie a empiré. Pire : une majorité juge l’ancien président directement responsable de cette dégradation.
Inflation, explosion des prix alimentaires, dettes accumulées : 61 % des personnes interrogées déclarent que les choix économiques de Trump ont affaibli leur pouvoir d’achat. Pour 63 %, sa politique a fait grimper les prix des biens essentiels, et près d’un Américain sur deux affirme que ses finances personnelles se sont détériorées.
Les droits de douane, pierre angulaire du programme économique trumpiste, sont loin de faire l’unanimité. 78 % des sondés, y compris 70 % des républicains, redoutent qu’ils ne renchérissent les produits de consommation courante. « Donald Trump a contribué à faire exploser les coûts de base tout en affaiblissant les aides publiques et les régulateurs », tranche Julie Margetta Morgan, présidente du think tank à l’origine de l’étude.
Le tableau social est sombre. Près d’un Américain sur deux ne peut faire face à une dépense de 500 dollars sans emprunter. Un quart dit avoir sauté des repas cette année, et 26 % ont pris du retard sur leurs factures. Selon les chiffres officiels, 37,9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit 11,5 % de la population – un taux qui ne fléchit pas malgré une croissance économique continue depuis 2017.
La crainte d’une récession monte : 76 % des répondants la jugent imminente. Et pour beaucoup, il est devenu plus difficile de trouver un emploi stable, d’accéder à la propriété ou de financer la garde d’enfants. En parallèle, les ménages multiplient les stratégies de survie : cartes de crédit, prêts à court terme, paiements échelonnés ou endettement étudiant.
Derrière Trump, les grandes entreprises et les milliardaires sont également pointés du doigt. Plus de la moitié des Américains les accusent d’avoir activement contribué à la dégradation des conditions de vie depuis vingt-cinq ans. « Les citoyens ont le sentiment que l’économie est faite pour servir une élite, pas pour les protéger », conclut Rachel West, coauteure de l’étude.
La rédaction
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