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La droite européenne défend la souveraineté forestière des États membres face à la Commission de Bruxelles

par Maxence Dozin

La droite et une partie du centre au Parlement européen ont mis un coup d’arrêt, mardi, à une nouvelle initiative de la Commission visant à instaurer un système centralisé de surveillance des forêts. Ce texte, présenté comme un volet du Pacte vert, devait permettre de mieux protéger les écosystèmes forestiers contre les incendies, les parasites et les épisodes de sécheresse. Mais pour une majorité de députés du PPE et des groupes conservateurs, cette proposition illustrait une fois de plus la dérive bureaucratique de Bruxelles.

Les élus de droite ont dénoncé une mesure jugée inutilement intrusive et coûteuse. « Des pays font déjà du bon travail pour protéger leurs forêts », a rappelé l’eurodéputé allemand Stefan Köhler (PPE), soulignant que la gestion forestière relève avant tout des compétences nationales. Plutôt qu’une couche administrative supplémentaire, il plaide pour un appui ciblé aux initiatives existantes et une meilleure coordination entre États, sans créer de nouvelles contraintes européennes.

Le projet, qui prévoyait la collecte et le partage obligatoires de données via satellites et mesures au sol, a été rejeté par 370 voix contre 264. Ce vote majoritaire s’explique, selon la droite, par une volonté de défendre le principe de subsidiarité : laisser aux États le soin d’agir selon leurs réalités géographiques, économiques et écologiques. Plusieurs élus libéraux, dont les représentants du MR et de l’Open Vld, ont également estimé que la proposition risquait d’alourdir inutilement les procédures sans apporter d’aide concrète aux gestionnaires forestiers.

Moins de bureaucratie

« La Commission européenne devrait réfléchir à deux fois avant de présenter de nouveaux textes législatifs », a prévenu Hilde Vautmans (Open VLD). « Il est parfois préférable d’améliorer les structures existantes plutôt que d’en inventer de nouvelles. »

Pour les conservateurs, il ne s’agit pas d’un rejet de la protection de l’environnement, mais d’un appel au pragmatisme : protéger les forêts ne passe pas par une inflation de règlements venus de Bruxelles, mais par la responsabilisation des acteurs locaux, la valorisation du savoir-faire des sylviculteurs et la reconnaissance de la diversité des modèles nationaux.

Une position que la gauche et les écologistes dénoncent comme un recul, mais qui, pour la droite, s’inscrit dans une logique de réalisme économique et de respect des souverainetés nationales — loin du réflexe centralisateur et idéologique qui, selon eux, caractérise aujourd’hui le Pacte vert européen.

La rédaction

(Photo © Tim Somerset/Maxppp – Annecy Sevrier)

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