À la veille d’un nouveau conclave budgétaire, la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) tire la sonnette d’alarme : la « promesse d’un cap pro-compétitivité et d’un marché du travail plus moderne » risque, selon elle, d’être balayée au profit d’une vieille recette bien connue – faire payer les entreprises.
Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB, dit comprendre la difficulté de l’exercice budgétaire, mais juge la situation « très inquiétante ». Après des années de hausses de coûts, voir les charges patronales repartir à la hausse serait « une très mauvaise idée », estime-t-il.
La FEB dénonce notamment la piste consistant à faire contribuer plus longtemps les entreprises au financement des travailleurs en incapacité de longue durée. Une « taxation déguisée », selon elle, sans effet réel sur la réintégration. Pour être efficace, la prévention et le retour au travail doivent impliquer tous les acteurs : médecins, mutualités, entreprises et travailleurs.
L’organisation patronale rappelle aussi qu’en Belgique, chaque nouvelle taxe « détruit aujourd’hui plus de valeur qu’elle n’en rapporte », dans un pays déjà parmi les plus fiscalisés d’Europe. Elle s’inquiète en outre du recul des mesures de flexibilisation promises : heures supplémentaires volontaires, allègement du cadre pour le travail de soirée et de nuit, extension des flexi-jobs…
« Les entreprises ne sont pas un fonds de secours que l’on peut ponctionner à volonté parce qu’on manque de courage réformateur », martèle Timmermans, qui appelle le gouvernement à tenir le cap initial : des réformes structurelles, pas une nouvelle charge fiscale.
Federgon, fédération des acteurs privés de l’emploi, ajoute que les réformes liées à l’incapacité de longue durée doivent aller plus loin : chaque personne ayant encore un potentiel de travail devrait obligatoirement être orientée vers un accompagnement de carrière financé via le fonds “Retour au Travail”.
La rédaction
(Photo Belgaimage)