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La guerre commerciale et les tarifs douaniers de Trump posent question même chez certains de ses alliés

par Rédaction

Plusieurs figures influentes du Congrès, traditionnellement favorables au libre-échange, ont exprimé leur désaccord face à ce qu’ils considèrent comme une stratégie dangereusement isolationniste. Mitt Romney, sénateur de l’Utah, a qualifié les nouvelles mesures de « sabotage économique », appelant à une révision urgente de la politique commerciale de la Maison-Blanche. « Les entreprises américaines, grandes comme petites, ne peuvent pas vivre sous une épée de Damoclès tarifaire permanente », a-t-il déclaré dimanchesur CNN.

Même des alliés plus proches de Trump, comme le sénateur de Floride Marco Rubio, ont exprimé des doutes, non pas sur le principe d’un rééquilibrage commercial, mais sur la méthode. « Imposer des taxes généralisées sans distinction de partenaires ni de secteurs peut nous tirer une balle dans le pied », a-t-il prévenu. Elon Musk a déclaré espérer tendre vers « une zone de libre-échange » entre l’Europe et l’Amérique du Nord, avec des « droits de douane nuls ».

Les milieux économiques entre sidération et adaptation

Les grandes entreprises américaines, en particulier les géants de la tech et de la distribution, s’efforcent quant à elles de réagir dans l’urgence. Amazon, Walmart ou encore Apple explorent déjà des alternatives pour relocaliser une partie de leur chaîne d’approvisionnement, tandis que General Motors a suspendu temporairement certaines de ses commandes à l’étranger.

Le Wall Street Journal rapporte que plusieurs groupes du S&P 500 ont convoqué des réunions de crise pour évaluer les répercussions des hausses tarifaires sur leurs marges. Dans un rapport publié samedi, la banque d’affaires Morgan Stanley estime que la guerrecommerciale pourrait coûter jusqu’à 1,2 point de croissance au PIB américain si elle se poursuit au rythme actuel jusqu’à la fin de l’année.

Une recomposition géopolitique en cours

Cette nouvelle donne commerciale pourrait aussi accélérer un basculement stratégique dans certaines régions du monde. L’Inde, par exemple, a proposé un accord de libre-échange express à l’Union européenne, cherchant à capter une partie des flux commerciaux redirigés. Le Brésil a, de son côté, intensifié ses discussions avec la Chine pour devenir un fournisseur alternatif aux États-Unis sur les marchés agricoles.

Quant à la Chine, elle semble vouloir capitaliser sur le vide laissé par les États-Unis. Le président Xi Jinping a convoqué un sommet d’urgence des BRICS, prévu pour le 15 avril à Shanghai, avec pour objectif de « poser les bases d’un nouvel ordre économique multilatéral, fondé sur la coopération équitable et la stabilité », selon les termes du communiqué officiel.

Une stratégie électorale à haut risque

Mais derrière ces coups d’éclat tarifaires se cache aussi un calcul électoral. À sept mois de la présidentielle américaine, Donald Trump entend mobiliser sa base en martelant le message d’un pays fort, maître de ses frontières et de son commerce. Il espère séduire les électeurs ouvriers du Midwest, désenchantés par la mondialisation, en se posant en protecteur de l’industrie américaine.

Reste à savoir si cette stratégie paiera dans les urnes. Car à mesure que les prix grimpent dans les supermarchés, que les entreprises hésitent à investir, et que les marchés vacillent, la colère pourrait changer de camp. Même les plus fervents partisans de Donald Trump pourraient se demander si la promesse d’une « révolution économique » justifie la déstabilisation croissante qu’elle entraîne.

La Rédaction

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