Dans leur ouvrage-choc La pieuvre de Téhéran (éd. du Cerf), les journalistes Emmanuel Razavi et Jean-Marie Montali livrent une enquête explosive sur les réseaux d’influence et d’espionnage tissés par la République islamique d’Iran en France, en Europe et au-delà. Fort d’entretiens confidentiels menés sur trois continents, le livre dévoile l’ampleur du soft power iranien et sa stratégie d’entrisme dans les milieux intellectuels, universitaires, politiques et militants.
Tout commence par une plongée dans les fondements idéologiques du régime iranien. Les auteurs rappellent l’héritage croisé du chiisme révolutionnaire et de l’islam politique des Frères musulmans, inspirateurs de Khomeini. Cette filiation doctrinale nourrit une ambition globale : exporter la révolution islamique au nom d’une « résistance » anti-occidentale, antisémite et anti-israélienne. Dès 1979, Téhéran fait de la cause palestinienne un levier de propagande. Khomeini est admiratif de Yasser Arafat et de la manière dont il s’est imposé à l’ONU et a pu faire la synthèse de plusieurs courants radicaux.
Mais l’ouvrage prend une dimension saisissante avec l’analyse des événements récents. L’attaque du 7 octobre 2023, menée par le Hamas depuis Gaza contre Israël, est présentée comme un tournant. Les auteurs décrivent les atrocités commises ce jour-là avec une minutie glaçante, documentée par des témoignages de survivants israéliens et des preuves rassemblées sur le terrain. Ils établissent clairement le rôle de l’Iran : formation de 500 combattants du Hamas par les Gardiens de la Révolution iraniens, financement massif du Hamas, implication du général Qaani (successeur de Soleimani). L’opération est le fruit d’une guerre hybride, où l’Iran mène le combat par procuration.
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