La famine à Gaza, abondamment commentée depuis janvier 2024, n’a en réalité jamais été déclarée officiellement. C’est la thèse rigoureusement documentée de Michael Ames dans The Free Press en ce début du mois de mai. Selon lui, des erreurs d’analyse, des extrapolations abusives, mais aussi une volonté manifeste de produire un effet politique ont alimenté une narration mondiale accusant Israël de crime de guerre par affamement.
Tout a commencé quand Samantha Power, directrice de l’USAID, a affirmé devant le Congrès américain en avril 2024 que la famine avait commencé à Gaza. Elle s’appuyait sur un rapport de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification), référence mondiale pour les crises alimentaires. Or, comme le souligne Michael Ames, ce rapport était une simple projection de scénario, et non une constatation. Quelques semaines plus tard, l’USAID publiait sa propre analyse affirmant qu’une famine était en cours. Cette fois, le FRC (Famine Review Committee), instance indépendante chapeautant l’IPC, décide de réagir.
Des apports massifs de nourriture
Leur verdict : l’analyse de l’USAID est indéfendable. Les chiffres avaient massivement exclu les apports réels de nourriture dans le nord de Gaza. Selon le FRC, jusqu’à 82% de l’apport calorique disponible avait été « oublié », tout comme 940 tonnes de farine, levure, sucre et sel livrées par l’ONU à des boulangeries. L’argument d’exclusion : le pain était vendu et non distribué gratuitement. Ames parle d’une déformation volontaire du réel.
Et pourtant, la déclaration-choc de Samantha Power, largement relayée par les grands médias américains, n’a jamais été rectifiée à la même échelle. Le FRC a beau avoir démenti la famine en juin 2024, la presse internationale a continué à la présenter comme une réalité acquise.
Des restaurants en activité
The Free Press met aussi en lumière les incohérences de terrain. Des images vérifiables sur TikTok, Telegram ou Instagram montrent des camions pleins de nourriture, des restaurants en activité et même l’ouverture d’une concession automobile de luxe en août 2023. Cela ne nie pas les souffrances, mais relativise la portée d’une accusation de famine. Nicholas Haan, créateur du système IPC, rappelle à Ames qu’une famine, au sens technique du terme, est une catastrophe chiffrée et codifiée.
Il rappelle qu’une famine officielle ne peut être déclarée que si trois critères cumulatifs sont atteints :
- 20 % des ménages sans accès à la nourriture,
- 30 % des enfants souffrant de malnutrition aiguë,
- Deux décès pour 10.000 habitants par jour dus à la faim.
Depuis sa création en 2004, le système IPC n’a validé que quatre famines : en Somalie (2011), au Soudan du Sud (2017, 2020), et au Soudan (2024). Gaza n’en fait pas partie. Malgré cela, les déclarations de Samantha Power ont été prises pour argent comptant, relayées par les ONG, certains diplomates de l’ONU, et les grands médias – sans mentionner le verdict du FRC, pourtant public et clair.
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