Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé jeudi qu’il allait engager des discussions en vue de la création de « centres de retour » hors du Royaume-Uni pour y transférer les migrants dont la demande d’asile a été rejetée. En déplacement en Albanie, il a précisé à la chaîne GB News : « Ce dont nous discutons, ce sont des centres de retour pour migrants, pour nous assurer qu’ils sont effectivement renvoyés. »
Cette initiative, inspirée des pistes récemment évoquées par l’Union européenne elle-même, vise à rendre effectives les expulsions des déboutés du droit d’asile, dont beaucoup restent sur le territoire britannique malgré des décisions de justice.
Des critiques attendues… mais déconnectées de la réalité
Sans surprise, plusieurs ONG s’opposent à ce projet, redoutant que ces structures soient des « zones de non-droit ». Mais ce réflexe pavlovien des milieux associatifs, souvent coupés des impératifs de souveraineté et de cohésion nationale, ne tient pas compte des abus massifs du droit d’asile et de l’incapacité du système actuel à exécuter les renvois.
Keir Starmer, loin d’emprunter le chemin simpliste de l’angélisme, cherche une voie réaliste et respectueuse du droit, en plaçant le traitement des cas hors territoire sans exposer les demandeurs à des régimes oppressifs. Il tourne ainsi la page du plan conservateur d’expulsions vers le Rwanda, tout en maintenant un cap ferme contre les filières clandestines.
Un virage assumé sur l’immigration
Sous pression avec la percée du parti Reform UK, le gouvernement travailliste assume désormais un discours de responsabilité sur l’immigration, que ce soit légale ou illégale. Une série de mesures restrictives sur les naturalisations, les recrutements étrangers dans les soins ou encore les abus du regroupement familial ont déjà été annoncées.
En 2023, près de 37.000 migrants ont traversé la Manche, et plus de 12.600 ont déjà débarqué sur les côtes anglaises depuis le début de l’année. Face à ces chiffres, refuser d’agir serait irresponsable.
Keir Starmer choisit de reprendre le contrôle des frontières avec sérieux, sans crier à la xénophobie, mais sans céder non plus aux injonctions morales irréalistes. L’autorité de l’État et la dignité de l’accueil ne sont pas incompatibles — à condition de savoir dire non quand la demande d’asile n’est pas fondée.
La rédaction
(Photo Belgaimage)