À peine installée au 20 heures de France 2, Léa Salamé se retrouve déjà dans la tourmente. Son JT du mercredi 10 septembre a déclenché la colère des syndicats, notamment de la CGT de France Télévisions, qui dénonce un « journal d’Ancien Régime » et un « journalisme de cour », résume VSD.
La couverture de la mobilisation nationale Bloquons tout est au centre des critiques. Selon la CGT, France 2 a offert une vision partiale et méprisante des revendications sociales : aucune analyse sur les inégalités, la crise des services publics ou l’austérité. Les jeunes, pourtant nombreux à défiler, ont été totalement ignorés. Pire encore, un sondage YouGov montrant que la moitié des Français soutiennent le mouvement n’a pas été mentionné.
À la place, le JT a mis l’accent sur les forces de l’ordre, présenté par le syndicat comme un « étalage des moyens de répression », réduisant les manifestants à des « casseurs, voyous et black blocs ». La phrase de Salamé sur des policiers « plus efficaces » depuis les gilets jaunes a particulièrement heurté, car elle n’évoquait pas les violences dénoncées sur le terrain. Dans le même temps, rappelle la CGT, des gaz lacrymogènes étaient tirés près d’une école maternelle et une députée était expulsée d’un bar.
La conclusion du journal a achevé de tendre les relations : Léa Salamé a choisi de donner la parole au cardinal Bustillo, présenté comme un « Richard Gere en soutane », appelant à « sortir de la lutte des classes ». Un choix jugé totalement déconnecté par les syndicats.
Pour la CGT, la journée du 10 septembre restera malgré tout une réussite : plus de 850 actions, 262 blocages et 250 000 personnes mobilisées. Sophie Binet, secrétaire générale, appelle déjà à un nouveau rendez-vous le 18 septembre. En revanche, Léa Salamé, elle, n’a pas encore commenté la polémique.
La rédaction
((Photo by Christophe ARCHAMBAULT / AFP))