Ancien commissaire européen, Louis Michel garde un œil acéré sur la situation du monde. S’il devait donner un conseil à son successeur aux Affaires étrangères, ce serait de relancer la coopération économique dans les pays des Grands Lacs. Quand on l’interroge sur Donald Trump ou Giorgia Meloni, Louis Michel vous fait vite comprendre qu’il n’est pas leur admirateur.
21News : Quel est votre avis sur la politique du ministre des Affaires étrangères de manière générale, et plus particulièrement sur la politique africaine menée aujourd’hui par Maxime Prévot pour le gouvernement belge ?
Louis Michel : Maxime Prévot est un homme que j’estime. Ce que j’apprécie, c’est qu’il se soit directement adressé à l’Afrique. C’est un sujet qui doit intéresser la Belgique. C’est une question d’éthique, mais aussi une question d’assumer le lien historique et les responsabilités que nous avons eues, notamment la colonisation. En revanche, j’espère qu’il va baliser le lien entre la Belgique et le Rwanda. Le Rwanda est un acteur clé des Grands Lacs, même s’il a connu un génocide abominable. Il faut le reconnaître et en tenir compte.
Par ailleurs, je pense qu’il devrait relancer la communauté économique des pays des Grands Lacs. C’est extrêmement important. C’est moi qui avais mis cela en place à l’époque, pour des raisons de sécurité. L’idée était d’aider ces trois pays — Burundi, Congo et Rwanda — qui se trouvent dans une région très riche. L’idéal, pour assurer la sécurité dans cette zone, est de les lier dans un partenariat économique qui ferait la prospérité de chacun. Je pense donc que Maxime Prévot doit poursuivre ce chantier.
21News : Sur l’Afrique toujours, on voit aujourd’hui la présence de puissances comme la Chine et les États-Unis. Est-ce qu’il y a encore une place pour que la Belgique joue un rôle ?
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