Seconde partie de notre entretien avec le ministre d’État MR et ancien ministre belge des Affaires Étrangères. Il est question de la situation sur les fronts de guerre : Proche-Orient, Ukraine. L’inquiétude de Louis Michel ? L’importation du conflit israélo-palestinien et les menaces politiques qui en découlent.
21 News : Au Proche-Orient, Louis Michel, quand pourra-t-on espérer voir la fin du tunnel ? Un cessez-le-feu ?
Louis Michel : Aujourd’hui, la réplique de Netanyahu – je dis bien Netanyahu, je ne parle pas d’Israël –, est tout à fait inacceptable. Démesurée ? Totalement démesurée. L’attentat (du 7 octobre 2023, ndlr) provoqué par le Hamas, c’est odieux, c’est abominable, c’est scandaleux, bien entendu. Mais je pense que la manière dont Netanyahu est occupé à se comporter, finalement, renforce ces mouvements-là au niveau de l’opinion, de l’opinion palestinienne notamment, mais pas seulement chez les musulmans en général, c’est un fait et si vous voulez, ça rajoute des couches et des couches de victimisation. À tort ou à raison.
21 News : Le Premier ministre israélien est tombé dans le piège du Hezbollah ?
L. M. : Ah, moi je pense qu’il est tombé dans le piège du Hamas et du Hezbollah. Bien entendu ! Mais écoutez, le Hamas et le Hezbollah, en termes… (hésitation) d’imaginaire politique ne pouvaient pas rêver mieux que ce genre de comportement. Et donc je pense que, bien entendu, il faut tout le temps rappeler que le Hamas a commis là quelque chose d’impardonnable, de scandaleux. Et qu’il le commet toujours puisque il n’a pas voulu et ne veut toujours pas libérer les otages. Mais je pense que cet acharnement de Netanyahu est occupé à remplir, à allumer, à renforcer cet imaginaire désastreux mortifère.
« Qu’on négocie un cessez-le-feu ! »
Il faut juste espérer une chose, c’est que maintenant le plus vite possible, on négocie. Je ne dis pas que Netanyahu doit négocier avec le Hamas, mais il doit quand même, maintenant, négocier avec les Palestiniens à qui il est possible de parler. Au plus il s’acharne dans cette réplique, dans cette riposte qu’il est occupé à mener avec les morts que l’on sait, avec les victimes que l’on sait avec, avec cette atmosphère absolument abominable, je pense qu’il faut maintenant négocier. Maintenant il faut atterrir. Il faut essayer d’arrêter le plus vite possible parce que tout ça va alimenter – à tort, évidemment –, un terrorisme débridé. Je le crains.
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