L’agence de notation Moddy’s abaissé vendredi la note de la dette souveraine des Etats-Unis, la faisant passer de Aaa à Aa1, le tout assorti d’une perspective stable. Cette décision repose principalement sur la hausse continue de l’endettement public et sur le coût croissant des intérêts de la dette sur le budget fédéral.
Dans un communiqué, l’agence souligne que les gouvernements successifs n’ont pas su prendre les mesures nécessaires pour freiner l’aggravation du déficit budgétaire. « Les gouvernements et élus successifs n’ont pas su s’entendre pour prendre les mesures permettant d’inverser la tendance conduisant à un déficit annuel important », indique Moody’s. L’agence de notation estime également que la proposition de loi budgétaire actuellement en discussion ne permettra ni une réduction significative des dépenses, ni une maîtrise du déficit.
Un projet de loi contesté au Congrès
La note de Moody’s intervient alors que plusieurs élus républicains ont bloqué vendredi un vote clé au Congrès sur un mégaprojet de loi budgétaire, considéré comme central dans le programme économique de Donald Trump. Ce texte prévoit notamment la prolongation de crédits d’impôt adoptés lors du premier mandat du milliardaire de l’ancien président, qui arrivent à expiration d’ici la fin de l’année.
Par ailleurs, le projet comporte 880 milliards de dollars de coupes budgétaires sur dix ans, ciblant principalement les programmes d’assurance santé bénéficiant à quelque 70 millions d’Américains à faible revenu. Pour Moody’s, ces mesures ne suffiront pas à inverser la tendance : l’agence prévoit au contraire « des déficits encore plus importants » à moyen terme, avec des dépenses en hausse et des recettes fiscales stagnantes, aggravant le poids de la dette publique.
Une économie toujours vaillante
Malgré ce signal négatif, Moody’s maintient une perspective stable, soulignant les atouts structurels de l’économie américaine : « profondeur » du marché, revenus élevés, fort potentiel de croissance et capacité d’innovation. L’agence rappelle toutefois les autorités américaines à adopter des réformes fiscales ambitieuses, susceptibles de freiner la détérioration des finances publiques.
Enfin, Moody’s met en garde contre deux risques majeurs : une détérioration accélérée des équilibres budgétaires, et une possible remise en cause du statut du dollars comme monnaie de réserve internationale. Si ce dernier scénario est jugé peu probable à court terme – il n’existe pas à ce jour d’alternative crédible, il pourrait à terme entraîner une hausse des taux d’intérêt et alourdir encore le fardeau de la dette américaine.
La rédaction
(Photo Belgaimage)
