Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, s’est insurgé jeudi contre la présence à Dour de l’ASBL Modus Vivendi, spécialisée dans la prévention des risques liés à la consommation de drogues. Selon lui, la distribution de pailles à usage unique destinées à limiter les risques sanitaires chez les consommateurs de cocaïne ou d’autres substances revient à « banaliser, voire faciliter la consommation ».

La directrice de l’association, Catherine Van Huyck, se défend : seules des personnes qui en font explicitement la demande reçoivent ces “kits” accompagnés d’un message de prévention. L’objectif affiché est de limiter la propagation de maladies comme l’hépatite C.
Le cas Modus Vivendi ne fait que raviver un vieux débat : le financement public des associations doit-il être conditionné à une stricte neutralité et à des objectifs mesurables ?
Mais c’est surtout la question du financement public qui irrite Bouchez. Modus Vivendi aurait reçu plus de 1,2 million d’euros de subsides régionaux en 2024. « Il faut arrêter de payer pour ces imbécilités ! » a-t-il dénoncé sur X, estimant que l’argent public ne devrait pas aller à ce type d’action.
Une question plus large : la myriade d’ASBL financées sans limite
Ce cas illustre un débat plus profond : la Belgique finance chaque année des centaines d’ASBL pour des missions sociales, culturelles ou militantes, souvent sans véritable contrôle d’efficacité. Certaines associations accomplissent un travail essentiel. Mais d’autres, comme le dénoncent régulièrement certains responsables politiques, s’emploient à attaquer en permanence l’État, ses institutions ou ses représentants, voire à mener une véritable guerre idéologique contre le gouvernement démocratiquement élu.
La question posée est double : jusqu’où l’État doit-il financer des initiatives qui frôlent le militantisme, voire encouragent des comportements illégaux ? Et comment instaurer un contrôle rigoureux pour éviter que l’argent du contribuable serve, directement ou indirectement, à alimenter une contre-culture qui ne vise plus seulement la prévention, mais parfois la contestation systématique de l’ordre démocratique ?
A.G.
(Photo Cilon Davis @ Unsplash)