Le vice-Premier ministre Maxime Prévot (Les Engagés) a reconnu, jeudi matin sur Bel RTL, que la situation du gouvernement fédéral était « tendue » à la suite du nouvel échec de la coalition Arizona à s’accorder sur le budget 2025.
« L’inverse serait mentir », a-t-il admis, précisant qu’« une chute du gouvernement n’est jamais à exclure ».
Les discussions, menées mercredi après-midi entre les partenaires de la coalition, se sont achevées sans accord sur la trajectoire budgétaire.
Le Premier ministre Bart De Wever a évoqué la nécessité de dégager au moins dix milliards d’euros d’efforts dans les prochaines années, mais la répartition de ces mesures continue de diviser les factions politiques.
« Notre devoir est de veiller à trouver une solution », a insisté Maxime Prévot, tout en reconnaissant que « la seule échéance d’importance, c’est lundi ou mardi prochain ».
Passé ce délai, il ne serait plus matériellement possible de faire voter le budget avant la fin de l’année : « Est-ce grave, docteur ? Pas tant que ça, puisqu’on aurait les douzièmes provisoires », a-t-il relativisé, admettant que cette option n’est « pas agréable » car elle empêcherait de mettre en œuvre de nouvelles politiques.
Les bilatérales reprendront vendredi et se poursuivront durant le week-end.
Un appel à la responsabilité collective
Interrogé sur les causes du blocage, Prévot a refusé de pointer un parti en particulier : « Comme nous sommes au cœur de la difficulté, je ne vais pas ajouter une louche de problèmes avec mes états d’âme. »
Mais il n’a pas épargné ses partenaires libéraux : « On ne peut pas, d’un côté, aller sur des plateaux télé dire qu’il faut faire vingt milliards d’efforts, puis, autour de la table, décider de ne finalement pas accepter les mesures nécessaires pour y arriver. »
Le vice-Premier réaffirme que l’enjeu principal reste la charge de la dette et la préservation de l’État-providence. « Il faut prendre des mesures d’assainissement », insiste-t-il, jugeant « grotesque » de présenter ces économies comme un simple financement des avions F-35 : « L’essentiel de l’économie à réaliser tient au fait que l’on a vécu pendant des décennies au-dessus de nos moyens. »
Justice fiscale et cohésion sociale
Les Engagés plaident pour un effort équitable : « L’effort des épaules les plus larges doit aussi être au rendez-vous », déclare Prévot, alors qu’un chiffre de 400 millions d’euros de contribution des plus riches circule.
« Bien sûr, il faut beaucoup plus que ça, parce que nous sommes à un moment où tout le monde doit faire des efforts, mais singulièrement ceux qui ont plus de moyens que d’autres. »
Selon lui, les mesures d’économie, « peut-être impopulaires », ne pourront être acceptées que si elles sont accompagnées d’un sentiment de justice : « Si les décisions ne sont pas perçues comme justes, on n’arrivera pas à préserver la cohésion sociale. »
La Rédaction
(Photo Belgaimage)