Les syndicats de Brussels Airlines ont déposé un préavis de grève après le licenciement de trois hôtesses de l’air, renvoyées pour avoir refusé d’embarquer sur un vol à destination du Ghana.
L’affaire, révélée lundi par le secrétaire du BBTK/SETCa, Olivier Van Camp, a rapidement pris une tournure sociale. L’ACV Puls/CNE s’est jointe au mouvement, exigeant la réintégration immédiate des employées. La direction avait jusqu’à lundi midi pour répondre aux revendications syndicales, sans résultat.
Tout est parti d’un signalement de l’équipe de nettoyage : la présence possible de nuisibles – punaises de lit ou puces – à bord d’un appareil prévu pour Accra. Face à ce risque, trois hôtesses ont invoqué leur droit à déclarer qu’elles n’étaient « pas en état » de voler, une procédure connue sous le nom de not fit to fly. Ce droit, inscrit dans les pratiques du personnel navigant, impose à la compagnie de respecter la décision de ses employés lorsqu’ils estiment ne pas être en mesure d’assurer leur mission.
Brussels Airlines estime toutefois que les trois salariées ont « violé de manière flagrante certaines procédures, causant du tort à la compagnie et à nos passagers », justifiant ainsi leur licenciement.
Pour les syndicats, cette sanction constitue une « réaction disproportionnée » et un « précédent extrêmement dangereux ». « Si un membre du personnel craint pour sa santé ou celle des passagers, il doit pouvoir le signaler sans risquer son emploi », dénonce Olivier Van Camp. Les organisations réclament la suspension des licenciements et l’ouverture d’une concertation sur la manière d’appliquer la clause not fit to fly.
Un préavis de grève déposé
Une première action symbolique, sans impact sur les passagers, a été menée samedi dernier. Faute de réponse de la direction, les syndicats ont décidé de déposer un préavis de grève, laissant planer la menace de perturbations sur les vols à venir.
De leur côté, les trois hôtesses ont introduit une action en justice la semaine dernière. Elles contestent leur licenciement et affirment avoir agi par précaution, suivant les règles de sécurité en vigueur.
Brussels Airlines, filiale du groupe Lufthansa, n’a pas précisé si des négociations allaient s’ouvrir. La compagnie a simplement confirmé qu’elle continuerait d’assurer ses vols vers le Ghana « dans des conditions normales ».
La rédaction
(Photo Belgaimage)