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Royaume-Uni : le gouvernement Starmer sous pression face à des finances publiques jugées intenables

par Maxence Dozin

Des comptes qui dérapent, une dette en hausse, des marchés en alerte, et une majorité déjà fracturée : à quelques mois de la présentation de son budget d’automne, le gouvernement travailliste de Keir Starmer est confronté à une équation budgétaire explosive. L’équipe dirigeante, arrivée au pouvoir sur la promesse de redresser les finances publiques tout en investissant massivement, se retrouve désormais prise au piège de ses engagements.

Un trou budgétaire qui se creuse

Malgré un tour de vis fiscal lors du précédent budget, les finances du Royaume-Uni continuent de se détériorer. Le déficit public s’est encore creusé en juin avec un emprunt record de 20,7 milliards de livres sterling, bien au-delà des prévisions, et en hausse de 6,6 milliards par rapport à juin 2024. Un chiffre qui n’avait été dépassé qu’en juin 2020, en pleine crise du Covid. En cause : la hausse du coût de la dette (les « gilts » britanniques étant partiellement indexés sur l’inflation, toujours autour de 3,4 %), mais aussi l’explosion des dépenses sociales, notamment les revalorisations de salaires dans la fonction publique et les pensions. L’Office national des statistiques note une tendance durable, que les seules mesures fiscales ne suffisent plus à contenir.

Les marchés craignent un « second moment Liz Truss »

Le spectre de la débâcle financière de l’automne 2022, provoquée par le « mini-budget » de Liz Truss, ressurgit dans les esprits. Le rendement des gilts à 10 ans a bondi à 4,645 % après la publication des derniers chiffres, signe d’une méfiance croissante des investisseurs. Le Royaume-Uni s’engage sur une trajectoire dangereuse, les marges de manœuvre trop étroites. L’Office for Budget Responsibility (OBR) est alarmiste : dette parmi les plus élevées du G7, déficit public à 4,5 % du PIB, et coûts d’emprunt qui explosent. À ce rythme, la dette publique britannique pourrait atteindre 270 % du PIB d’ici à 2070.

Une Banque d’Angleterre en retrait, un État sans filet

Contrairement à la Banque centrale européenne qui soutient activement la dette des États membres de la zone euro, la Banque d’Angleterre reste fidèle à son mandat strict de lutte contre l’inflation. Pas question, donc, de racheter massivement des obligations britanniques. Le Royaume-Uni n’a pas de filet de sécurité monétaire. Dans ce contexte, la chancelière de l’Échiquier Rachel Reeves est au pied du mur. Son budget d’automne devra arbitrer entre plusieurs tabous : augmenter les impôts — au risque de faire fuir capitaux et électeurs — ou couper dans les dépenses — au risque de provoquer une fronde au sein du Parti travailliste. Déjà, les économistes estiment qu’il manque entre 15 et 25 milliards de livres pour tenir les objectifs budgétaires à l’horizon 2029.

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