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Test CLÉ : le Parlement valide la nouvelle évaluation en 4e primaire dès 2026

par Harrison du Bus
Photo Belgaimage

Valérie Glatigny (MR), ministre de l’enseignement francophone

Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé ce lundi l’instauration du « test CLÉ », une nouvelle évaluation destinée à l’ensemble des élèves de 4e primaire à partir de la rentrée 2026-2027. Porté par la ministre de l’Éducation Valérie Glatigny (MR), ce dispositif vise à détecter précocement les difficultés d’apprentissage dans trois domaines essentiels : calculer, lire et écrire. Contrairement aux épreuves certificatives, il ne s’agit ni d’un examen, ni d’un test entraînant une note ou un diplôme, mais bien d’un outil de repérage précoce destiné aux enseignants.

Avec ce vote, la voie est désormais libre pour la mise en œuvre de ce test, qui sera organisé chaque début d’année de 4e primaire. « On met le paquet sur les apprentissages des élèves », résume Valérie Glatigny, qui insiste sur la nécessité d’identifier au plus tôt les lacunes pour éviter qu’elles ne s’installent durablement.

Une photographie des acquis, sans pression pour les élèves

Le test CLÉ – pour Calculer, Lire, Écrire – a été conçu comme une « photographie » des savoirs de base censés être acquis en fin de 3e primaire. Il ne nécessite aucune préparation spécifique, ne sert pas à établir un classement, et n’aura aucun impact sur le bulletin. L’objectif est exclusivement pédagogique : permettre aux enseignants de repérer les compétences pleinement maîtrisées, celles en cours d’acquisition, et celles qui ne le sont pas encore.

Pour la ministre, cette démarche répond à une préoccupation de plus en plus pressante. « Faute des prérequis nécessaires, nous sommes de plus en plus confrontés à des élèves qui, une fois arrivés dans le secondaire, voire dans le supérieur, ne comprennent pas les questions qui leur sont posées, ou ne savent pas lire un graphique », souligne-t-elle. Détecter tôt, dit-elle encore, c’est augmenter les chances de corriger la trajectoire avant que ne surviennent l’échec ou le décrochage.

Un outil pour personnaliser l’accompagnement

Les résultats du test seront transmis aux écoles sous forme de rapports détaillés, permettant d’orienter la remédiation et d’adapter l’enseignement. Chaque établissement recevra des pistes pédagogiques afin d’ajuster les méthodes et d’accompagner plus efficacement les élèves. Le gouvernement réfléchit également à renforcer les possibilités de suivi personnalisé, afin que ce test puisse déboucher sur des actions concrètes dans la classe.

Cette logique se veut pragmatique : détecter, comprendre et agir. Le test doit donc constituer un levier direct pour améliorer la maîtrise des savoirs fondamentaux, que la ministre estime indispensables pour assurer la réussite dans les étapes ultérieures du parcours scolaire.

Une réforme qui simplifie les évaluations externes

Le test CLÉ remplacera les évaluations externes non certificatives actuellement organisées en 3e et en 5e primaires. Cette rationalisation est présentée comme un allègement pour les écoles, tout en conservant un outil fiable pour piloter le système éducatif. Le gouvernement y voit une manière de maintenir un suivi rigoureux des apprentissages tout en évitant une surcharge d’épreuves.

La procédure réglementaire se poursuit : après son vote au Parlement, le texte avait déjà fait l’objet de passages successifs en gouvernement et sera encore examiné par le Conseil d’État. Mais le calendrier ne fait désormais plus de doute : le premier test CLÉ aura lieu en septembre 2026, pour tous les élèves de 4e primaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Détecter pour mieux prévenir

Au-delà de la réforme technique, le test CLÉ se présente comme une réponse à un constat préoccupant : un nombre croissant d’élèves avance dans leur scolarité sans maîtriser les bases du calcul, de la lecture ou de l’écriture. Pour Valérie Glatigny, il est essentiel d’intervenir avant que les difficultés ne deviennent des obstacles durables. « Une difficulté repérée tôt, c’est plus de chances d’y remédier », rappelle-t-elle.

Avec cette nouvelle évaluation standardisée, la Fédération Wallonie-Bruxelles entend donc miser sur la prévention plutôt que sur la réparation. Et offrir aux enseignants un outil simple, clair et structurant pour accompagner au mieux les apprentissages fondamentaux.

Harrison du Bus

(Photo Belgaimage)

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