L’industrie alimentaire wallonne vit des temps difficiles, prévient Fevia Wallonie en marge de la Foire agricole de Libramont. Sa production 2024 a reculé de 2,9 %, tombant à 11,3 milliards d’euros – son plus bas niveau depuis 2017 – et ses exportations ont chuté de 3,9 % à 5,7 milliards.
Le secteur dénonce un manque de compétitivité face aux pays voisins, dû à des coûts salariaux 26 % plus élevés et à une énergie plus chère. Il fustige en outre la « lasagne » de taxes, dont une nouvelle taxe sur les déchets sauvages prévue en 2026, « trois à quatre fois » plus lourde que chez les voisins. Fevia demande une baisse des accises et de la cotisation emballage.
Les achats transfrontaliers explosent (747 millions €), preuve que de nombreux Belges traversent la frontière pour acheter des produits moins chers. Le secteur, qui achète 61 % de la production agricole belge et alimente 61 % des rayons de la grande distribution, appelle aussi à protéger ses entreprises contre les « pratiques commerciales déloyales » des grandes centrales d’achat.
Fevia plaide enfin pour plus d’innovation et des filières locales durables afin de redonner de la compétitivité à une industrie alimentaire essentielle mais fragilisée.
La rédaction
(GERARD JULIEN / AFP)