Nouvel épisode dans la guerre commerciale lancée par Washington. Mercredi, le président américain Donald Trump a signé un décret imposant 50 % de droits de douane sur les importations brésiliennes, en représailles aux poursuites engagées contre Jair Bolsonaro. L’ex-président brésilien est accusé de tentative de coup d’État après sa défaite à l’élection de 2022.
Ce tour de vis commercial s’accompagne de sanctions ciblées contre le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, présenté par le Trésor américain comme l’architecte d’une « chasse aux sorcières » visant Bolsonaro, ses soutiens, ainsi que des entreprises et réseaux sociaux américains. Le juge voit ses avoirs gelés aux États-Unis et tout lien commercial avec lui devient passible de poursuites.
Washington durcit encore le ton : le 18 juillet, le département d’État avait déjà interdit l’entrée aux États-Unis à tous les juges de la Cour suprême brésilienne et à leurs proches. « Une robe de juge ne peut pas vous protéger », a lancé le secrétaire d’État Marco Rubio.
Côté brésilien, la riposte est immédiate. Le gouvernement Lula dénonce une « attaque inacceptable contre la souveraineté nationale ». La ministre Gleisi Hoffmann rejette fermement ces mesures, tandis que Lula promet de « défendre le peuple brésilien face aux pressions américaines ».
Dans ce climat tendu, Trump affirme agir pour protéger la liberté d’expression et ses alliés politiques à l’étranger. Selon le décret publié par la Maison-Blanche, le Brésil constitue désormais « une menace inhabituelle et extraordinaire » pour les intérêts américains.
Le procès de Jair Bolsonaro doit s’achever dans les prochaines semaines. Il risque plus de 40 ans de prison. Assigné à résidence, interdit de réseaux sociaux et de contact avec des diplomates, l’ancien président reste soutenu par une partie de la droite américaine. Son fils Eduardo Bolsonaro a salué le décret américain, appelant les « autres pays du monde libre à suivre l’exemple des États-Unis ».