Accueil » Violence liée à la drogue : Les Engagés avancent un plan musclé

Violence liée à la drogue : Les Engagés avancent un plan musclé

par Rédaction

Création d’un fonds alimenté par les biens confisqués, saisies accélérées, régime carcéral de haute sécurité, peines aggravées, sécurisation des ports par l’armée et chambres de traitement de la toxicomanie : voilà l’arsenal que Les Engagés entendent mettre en place contre le narcotrafic.

Le texte de loi, déposé à la Chambre par le député et président de la commission Justice Ismaël Nuino, prévoit aussi des sanctions renforcées en cas d’utilisation de mineurs comme guetteurs ou mules, ou encore lors de fusillades dans l’espace public. Nuino insiste toutefois : le recours à l’armée dans les ports ne doit pas servir de prétexte pour ne pas renforcer les effectifs policiers.

« Armes, drogue, règlements de comptes : ces scènes se produisent presque quotidiennement à Bruxelles. Chaque année, des dizaines de tonnes de cocaïne transitent par la Belgique via Anvers. Leur valeur est estimée à 50 milliards d’euros, soit l’équivalent du budget de l’insécurité du pays », a dénoncé l’élu devant le Palais de Justice, un conteneur rempli de faux billets à ses côtés.

Un plan en six axes

Le plan s’articule en six axes, ouverts à la discussion avec les autres formations politiques. Selon Nuino, les sanctions actuelles pour les chefs de réseaux restent trop faibles face à des revenus de plusieurs millions d’euros ; les régimes carcéraux permettent encore à certains trafiquants de diriger leurs affaires depuis leur cellule ; les outils de saisie sont trop complexes et tardifs ; et les ports demeurent vulnérables.

Un fonds spécifique, alimenté par les biens confisqués, pourrait dégager jusqu’à 80 millions d’euros par an et financer exclusivement la lutte antidrogue. Les moyens seraient gérés par les acteurs de terrain, tenus de proposer un plan de répartition au gouvernement.

Le régime carcéral des narcotrafiquants de haut niveau serait durci : visites derrière une vitre, contacts limités avec d’autres détenus, appels téléphoniques réduits au strict minimum et brouillage systématique des communications dans des sections de haute sécurité.

Des sanctions accrues

Côté sanctions, la direction d’une organisation criminelle et le recours à des mineurs seraient punis jusqu’à 15 ans de prison, tandis que l’usage d’armes à feu dans l’espace public entraînerait des peines allant jusqu’à 20 ans.

Enfin, un volet prévention est intégré. Les « chambres des assuétudes », correctionnelles spécialisées dans le suivi des toxicomanes et des personnes en détresse psychosociale, doivent être généralisées. Selon les projets-pilotes déjà menés, elles réduisent la récidive de près de 80 % et favorisent la réinsertion.

La rédaction

(Photo Belgaimage)

You may also like

Êtes-vous sûr de vouloir débloquer cet article ?
Déblocages restants : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler l'abonnement ?